Le manque de progestérone : ses symptômes, ses causes et ses conséquences

Celles qui se demandent à quoi sert la progestérone le découvrent le plus souvent lorsque l’envie de devenir maman se fait sentir. En effet, la progestérone est d’abord l’hormone de la fertilité et de la grossesse. Par conséquent, tout manque de progestérone se traduira par des difficultés voire par une impossibilité à tomber enceinte, à mener la grossesse à son terme ou à allaiter. Ce dossier vous propose de passer en revue les causes et les conséquences de la carence en progestérone.

La chute de la progestérone

Chez l’homme, les niveaux de progestérone sont constants tout au long de sa vie. Chez la femme, ce n’est évidemment le cas. Quand chute la progestérone ? Il faut tout d’abord distinguer entre la chute physiologique et la baisse anormale. La première se produit à la fin de la phase lutéale, lorsque le corps jaune (ou corpus luteum) se désintègre. En effet, lorsque l’implantation ne se produit pas, les niveaux d’estrogènes et de progestérone chutent, l’endomètre va alors se décomposer et les règles vont survenir. Le corps jaune affiche une durée de vie moyenne d’une dizaine de jours en dehors de la grossesse. La chute de la progestérone n’est pas exclusivement physiologique. Il peut en effet arriver que le taux de cette hormone stéroïdienne chute à cause d’un stress hormone, de la présence de xéno-hormones dans le corps suite à l’exposition à des pesticides, herbicides ou fongicides, ou encore suite à un exercice physique beaucoup trop intense.

La progestérone dans l’alimentation

Le sujet « progestérone et alimentation » est d’actualité. En effet la progestérone bio-identique naturelle que l’on retrouve dans certaines plantes est particulièrement plébiscitée par la recherche scientifique. Cette dernière imite les propriétés de la progestérone ovarienne (de façon moins intense) et ne provoque pas, à priori d’effets secondaires, incommodants lorsqu’elle est consommée avec modération. Certains aliments contiennent de la progestérone à des concentrations inégales. Les œufs, les produits laitiers (lait et fromage à base de lait de vache), les aliments riches en zinc et l’igname sauvage sont les plus connus. Le poulet et la volaille sont également des sources de progestérone, mais les élevages industriels font usage de certaines méthodes qui boostent les hormones de manière artificielle pour gagner en productivité. La viande n’est donc pas le meilleur moyen de se supplémenter en progestérone naturelle.

Le manque de progestérone et ses retombées sur la santé

Quelles sont les conséquences du manque de progestérone ? La progestérone joue un rôle calmant et sédatif indispensable à la grossesse. Ainsi, le manque de progestérone va impacter la fertilité de la femme jusqu’à rendre impossible la survenue de la grossesse. Une carence en progestérone se traduira par un utérus qui se contracte beaucoup trop, ce qui rend l’implantation impossible. D’un autre côté, le manque de la progestérone va rendre l’allaitement difficile, voire impossible. La carence en progestérone peut entraîner une baisse de la libido ainsi que quelques troubles de l’humeur comme l’irritabilité et la nervosité. Par le passé, les fausses couches ont été rattachées à un manque de progestérone. En réalité, l’avancement de la science ne permet pas de trancher sur la question. Enfin, il semblerait que le manque de progestérone favorise le sous-développement des reins du bébé.

Comment détecter le manque de progestérone ?

Les symptômes du manque de progestérone sont nombreux et peu spécifiques, ce qui complique le diagnostic dans la mesure où ces signes cliniques peuvent avoir pour cause d’autres dysfonctionnements hormonaux ou non. Lorsqu’il est question du manque de progestérone, il est quasiment impossible de faire preuve d’exhaustivité. Une phase lutéale courte (inférieure à 12 jours), des envies récurrentes de sucre, des kystes de l’ovaire, une température basale anormalement basse (en dehors de la fin du cycle menstruel), des règles irrégulières, de l’arthrite légère, une baisse de la libido, des crampes qui accompagnent les menstruations, une acné légère, une fatigue passagère, des seins fibrokystiques, l’endométriose, la fibromyalgie ou encore des difficultés à tomber enceinte sont quelques-uns des nombreux symptômes connus de la carence en progestérone. Au cours de la grossesse, des taux de progestérone insuffisants vont causer une légère hypoglycémie, une fatigue chronique, des douleurs abdominales à intensité variable et l’apparition de saignements peu abondants (spotting).

Les symptômes de l’excès de progestérone

Les symptômes d’une progestérone élevée touchent principalement les systèmes nerveux, musculaire, génito-urinaire et gastro-intestinal. En effet, des études ont montré que 31 % des femmes qui souffrent de concentrations excessives de progestérone subissent des vertiges, des nausées et des étourdissements récurrents. L’effet calmant de la progestérone va alors causer un relâchement, une somnolence en pleine journée et un manque d’énergie. De même, 20 % des patientes qui produisent trop de progestérone souffrent de douleurs articulaires. 12 % d’entre elles rapportent des douleurs musculo-squelettiques et 8 % se plaignent de douleurs au dos. Sur le plan génito-urinaire, les femmes qui ont un excès de progestérone souffrent de douleurs à la miction et d’hypertrophie légère du sein.

Les concentrations normales de la progestérone

La progestérone fluctue en fonction de plusieurs facteurs comme le moment du cycle menstruel pendant lequel le prélèvement sanguin a été réalisé, le fait d’être à jeun ou pas et même le laboratoire où le test a été effectué. Au début du cycle menstruel, pendant la phase folliculaire, les ovaires produisent des oestrogènes par le biais des follicules. La concentration de la progestérone est alors très faible (moins d’un nanogramme par millilitre de sang). Avant l’ovulation, les niveaux de progestérone sont inférieurs à 10 ng par millilitre. Pendant la phase lutéale où le corps jaune sécrète de la progestérone, la concentration dépasse les 8 ng par millilitre. Enfin, au milieu du cycle menstruel, les taux de progestérone sont généralement compris entre 5 et 27 ng par ml de sang. Pendant la grossesse, le taux de progestérone est compris entre 11,2 et 90 ng pendant le premier trimestre, entre 25,6 et 89,4 ng pendant le second trimestre, puis entre 48,4 et 42,5 ng pendant le dernier trimestre.