Qu’est ce que la progestérone?

Préparer l’utérus à la nidation, favoriser la lactation et neutraliser les effets des estrogènes. La progestérone ne joue pas les seconds rôles dans la vie de la femme, c’est le moins que l’on puisse dire ! En effet, cette hormone stéroïdienne synthétisée à partir du cholestérol conditionne la grossesse tout en régulant le cycle menstruel de la femme en âge de procréer. Grossesse, accouchement et allaitement sont les résultantes d’un travail hormonal synergique qui fascine par sa synchronisation. Les oestrogènes et la progestérone s’allient à l’Hormone Chorionique Gonadotrophique (HCG), l’Hormone Placentaire Lactogénique (HLP), l’ocytocine ou encore la prolactine pour garantir un équilibre hormonal délicat qui préserve la santé de la femme enceinte et de son bébé.

Les nombreux rôles de la progestérone

Fabriquée par le corps jaune à partir du cholestérol et sécrétée abondamment après l’ovulation pendant la seconde moitié du cycle menstruel, la progestérone joue un rôle central dans la vie de la femme à partir de la puberté. C’est également le précurseur qui joue le rôle intermédiaire dans la biosynthèse des estrogènes, des androgènes et des corticoïdes.

La progestérone est avant tout l’hormone de la grossesse. En effet, elle prépare l’utérus (l’endomètre) à la nidation de l’œuf fécondé. Après l’implantation de la grossesse, la progestérone continue d’être sécrétée par le corps jaune ovarien sous l’impulsion des gonadotrophines chorioniques humaines (hCG). L’hormone va alors favoriser le développement et le maintien de la grossesse par son effet calmant et sédatif qui va inhiber les contractions utérine tout en renforçant l’orifice interne du col utérin.

La progestérone est également utilisée en gynécologie obstétrique afin de traiter certaines stérilités. En effet, certaines études suggèrent que les progestatifs peuvent aider à tomber enceinte lorsque l’infertilité est causée par une carence hormonale. Aussi, la progestérone est utilisée pour traiter les troubles de la ménopause dans le cadre du Traitement Hormonal de Substitution (THS). Ce traitement vise à aider les femmes ménopausées qui souffrent de symptômes incommodants à mieux vivre cette période de la vie. Il s’agit notamment des bouffées de chaleur, des sueurs nocturnes, de la sécheresse vaginale, de certains troubles de l’humeur comme la nervosité, la déprime ou encore l’irritabilité, de certains troubles du sommeil comme l’insomnie, de la baisse de la libido, de la prise de poids, etc. Les progestatifs sont des dérivés de la progestérone qui peuvent être prescrits pour traiter les troubles du cycle menstruel, mais aussi dans un but contraceptif. Pour plus de détails, parcourez notre article « A quoi sert la progestérone ? ».

Ce qu’il faut savoir sur la progestérone

De par leur capacité à conditionner la qualité de vie des femmes quel que soit leur âge, les hormones sexuelles sont l’objet de nombreuses interrogations auxquelles nous avons essayé d’apporter des réponses concises et pertinentes dans notre dossier « Questions/Réponses sur la progestérone ». Avec les oestrogènes, la progestérone est sans doute l’une des hormones les plus suivies par les médecins dans la mesure où elle constitue un excellent marqueur de nombreux phénomènes comme l’ovulation. Voici quelques questions fréquentes à propos de la progestérone :

  • La progestérone fausse-t-elle le test de grossesse ? La réponse est non. En effet, c’est plutôt l’hormone gonadotrophique chorionique qui est dosée dans le sang ou les urines, pas la progestérone qui n’influe donc pas sur le résultat du test ;
  • Est-ce que la progestérone retarde les règles ? Oui. Un traitement à base de progestatifs (progestérone micronisée) peut en effet produire quatre jours d’aménorrhée après son arrêt. Au-delà, il faut chercher à écarter les autres causes de l’absence des règles comme la grossesse, le stress ou encore la perte de poids brusque suite à une baisse drastique en calories consommées ;
  • Est-ce que la progestérone provoque la fatigue ? C’est le surplus de progestérone qui peut transformer son effet calmant et sédatif en fatigue et somnolence diurne ;
  • Est-ce que la progestérone favorise la grossesse ? La réponse est affirmative, mais sous certaines conditions uniquement. En effet, si la femme accuse un manque en progestérone, l’ovulation peut être bloquée. D’un autre côté, si la concentration sanguine en progestérone est insuffisante après l’ovulation et la fécondation de l’œuf, la grossesse ne pourra pas s’implanter dans l’effet sédatif qui limite les contractions utérines.

La progestérone naturelle et bio-identique

Il subsiste une certaine ambigüité à propos du qualificatif « naturelle » apposé à la progestérone et aux hormones de manière générale. En effet, plusieurs acceptations sont possibles.

Dans l’absolu, la progestérone naturelle est celle qui est produite par le corps jaune ou corpus luteum dans l’ovaire pendant la phase lutéale, par le placenta à partir du 2e trimestre de la grossesse, par les glandes surrénales et par les testicules chez l’homme. Toutefois, l’acceptation contemporaine de la qualité « naturelle » de la progestérone est plus large et peut englober la progestérone issue de la flore. Si aucune plante ne contient une progestérone identique en tous points à celle synthétisée par l’ovaire, on retrouve un précurseur appelé la diogénine dans certaines d’entre elles.

En effet, la similarité de la structure moléculaire de cette substance végétale aux hormones stéroïdiennes est à ce jour la façon la plus directe, la plus facile et la moins chère pour produire la progestérone qui se rapproche le plus de celle produite par l’organisme. Une grande majorité de la progestérone que l’on retrouve dans le commerce est issue du soya ou de l’igname sauvage du Mexique. Il est important de faire la différence entre la qualité « naturelle » et « bio-identique ».

Ainsi, sur un registre scientifique, la progestérone naturelle est celle fabriquée par l’organisme. Ce qualificatif peut également désignée une progestérone synthétique fabriquée à partir d’une substance naturelle : ce n’est pas pour autant un gage de similarité avec la progestérone ovarienne. Le terme bio-identique faire référence à une hormone synthétique mais dont les effets sont relativement similaires à ceux de l’hormone de l’organisme. En somme, il est plus pertinent de demander à votre naturopathe un progestatif bio-identique, net non naturel. Toutes les hormones végétales ne sont pas bio-identiques, mais toutes les hormones bio-identiques simulent les effets de l’hormone fabriquée par l’organisme. Pour plus de détails, consultez notre article « Qu’est-ce que la progestérone naturelle ».