Le docteur John R. Lee : pionnier de la progestérone naturelle bio-identique

Au-delà de sa brillante carrière dans le corps médical et ses œuvres acclamées par la critique, le docteur John Lee est avant tout un visionnaire qui a joué un rôle capital dans la promotion de traitements hormonaux plus sains, moins intrusifs et surtout plus respectueux de l’organisme.

Pionnier de l’hormonothérapie puis expert de la progestérone transdermique, le docteur Lee peut se targuer d’avoir fait avancer à lui seul un pan entier de l’endocrinologie tout au long de sa carrière, notamment grâce à ses recherches sur la progestérone naturelle. Nous rendons hommage à ses nombreuses contributions dans l’amélioration du quotidien de millions de femmes à travers le monde.

Les débuts du traitement hormonal par la progestérone naturelle bio-identique

Le docteur John R. Lee est né le 27 novembre 1929 à Watertown dans le Minnesota. Peu d’informations sont disponibles sur son enfance. Les biographies qui lui ont été consacrées ne relatent sa vie qu’à partir de son diplôme à Harvard puis de son cursus à l’école de médecine de l’Université du Minnesota.

Sa formation pratique a été assurée par des médecins de renom au célèbre Minneapolis General Hospital. C’est à ce moment qu’il développera un intérêt scientifique sur le remplacement hormonal qu’il juge alors peu maîtrisé par la médecine contemporaine. Convaincu des bienfaits de la progestérone naturelle bio-identique dans le traitement des femmes ménopausées ou qui accusent des dérèglements hormonaux, le docteur John Lee commencera à l’utiliser à la fin des années 1970 dans le cadre du traitement de l’ostéoporose auprès de femmes de plus de 45 ans qui souffraient de fractures « faciles » et récurrentes.

Ses prescriptions principalement basées sur la progestérone naturelle n’ont pas seulement contribué à soigner et prévenir l’ostéoporose, mais également à soulager voire à faire disparaître les symptômes ménopausiques comme les bouffées de chaleur, la sécheresse vaginale, l’atrophie de la muqueuse génitale, la baisse de la libido, les troubles du sommeil (insomnie, somnolence diurne), les troubles de l’humeur (dépression modérée, nervosité, irritabilité) ainsi que la prise de poids.

Chez les femmes non ménopausées, la progestérone naturelle bio-identique agissait sur le syndrome prémenstruel dont les symptômes devenaient moins incommodants. C’est également pendant cette période que le docteur Lee décrivit pour la première fois le phénomène de « dominance des œstrogènes » qui se traduisaient par ce que l’on appelle aujourd’hui la « dépression agitée ». En effet, les femmes qui accusaient un manque relatif de progestérone au profit de taux élevés d’œstrogènes souffraient de dépression modérée à laquelle venaient se greffer des signes cliniques comme l’agitation, l’insomnie, la difficulté à se concentrer et l’irritabilité.

John R. Lee : un auteur à succès

Le docteur Lee s’est fait le chantre de la vulgarisation médicale à destination des femmes qui souhaitent comprendre les phénomènes hormonaux et les mécanismes physiologiques qui sous-tendent les nombreux signes cliniques qu’elles ressentent tout au long du cycle menstruel (règles douloureuses, sautes d’humeur) et pendant les différentes étapes de la ménopause (préménopause, périménopause et ménopause).

On lui doit notamment les best sellers « Tout savoir sur la préménopause », « Tout savoir sur le cancer du sein », « L’équilibre hormonal, c’est facile », entre autres. Dans ses livres, le docteur Lee emploie un vocabulaire simplifié, loin du jargon pointu de ses confrères qui ne s’adressaient à priori qu’à des scientifiques aguerris. Tout au long de sa carrière d’auteur, le docteur Lee n’a cessé d’expliquer que l’estrogène seul n’était pas un bon traitement hormonal pour les femmes et qu’il constituait au contraire un facteur de risque du cancer de l’utérus, de la phlébite, de l’embolie pulmonaire, de l’infarctus du myocarde, de l’accident vasculaire cérébral (AVC) et des autres pathologies cardiovasculaires.

Les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes typiques de la ménopause sont, pour le docteur Lee, le signe d’un manque de progestérone pour rétablir et maintenir l’équilibre hormonal. Pour les femmes en post-ménopause ou qui ont subi une hystérectomie, le docteur Lee explique dans son ouvrage « L’équilibre hormonal, c’est facile » que le Traitement Hormonal Substitutif (THS) doit impérativement combiner les deux hormones féminines, soit l’oestrogène et la progestérone, qu’elles aient leur utérus ou pas. Cette vision est aujourd’hui acquise pour les médecins qui ne prescrivent jamais de l’œstrogène sans l’associer à la progestérone.

La progestérone bio-identique selon le docteur John Lee

Le docteur Lee définit la progestérone bio-identique comme une hormone identique à celle que produit l’organisme humain. Elle provient de plantes qui contiennent la diogénine, substance à partir de laquelle la progestérone naturelle bio-identique est développée.

La progestérone est particulièrement efficace dans le traitement du syndrome prémenstruel, mais aussi, souligne le docteur Lee, des fibromes utérins, des infections urinaires, des kystes de l’ovaire et de l’endométriose. La fibrose kystique du sein répond favorablement à la progestérone.

Le docteur Lee a également expliqué à l’occasion d’une interview accordée à un représentant de l’entreprise AIM International en 1996 (dont vous pouvez retrouver quelques extraits ici) que la progestérone contribuait à limiter certaines manifestations incommodantes des dérèglements hormonaux de la ménopause comme l’apparition de poils sur le visage, la perte de cheveux et la sécheresse vaginale. L’estrogène végétal (identique à l’estriol) est, selon le docteur Lee, la molécule ostrogénique qui se prêt le mieux à l’association avec la progestérone car elle ne présente pas les risques de cancer et les autres problèmes associés aux estrogènes d’ordonnance qui contiennent également de l’estradiol ou de l’estrone.

A l’occasion de la même interview, le docteur Lee a tenu à clarifier sa position sur les dangers de la progestérone bio-identique. « Utilisée par des milliers de femmes dans les 20 dernières années, avec ou sans surveillance médicale, aucun effet nocif n’a été signalé. Cependant, il n’est pas bon de trop saturer les récepteurs cellulaires de progestérone car l’hormone devient alors moins efficace », a-t-il notamment expliqué.

Attention : il ne faut pas confondre progestérone et progestine. La première est un composé naturel que les laboratoires ne peuvent pas breveter, contrairement aux progestines qui sont des progestérones ayant subi une modification chimique (comme le médicament Provera).

Le docteur John R. Lee est décédé en octobre 2003 d’un arrêt cardiaque.