Quelques définitions autour de la progestérone

La progestérone est une hormone sexuelle féminine composée de 21 atomes de carbone qui joue un rôle important dans la fertilité de la femme puisqu’elle favorise le développement et le maintien de la grossesse par son action inhibitrice des contractions utérines, entre autre.

La progestérone a été isolée pour la toute première fois en 1934 par Adolf Butenandt, biochimiste allemand né en 1903.

A quoi sert la progestérone ? Voici un dossier de synthèse pour mieux cerner les propriétés de cette hormone stéroïdienne ainsi que ses différents rôles dans le cycle menstruel, dans la grossesse puis après la ménopause.

La concentration de la progestérone dans les différentes phases du cycle ovarien

Au vu de son rôle crucial dans la fertilité chez la femme et plus généralement dans la régulation du cycle menstruel, la progestérone est sans doute l’une des hormones les plus suivies par les femmes et les médecins. La progestérone plasmatique fait référence à la concentration de la progestérone dans le sang. En dehors de la grossesse où elle est fabriquée par le placenta à partir du 2e trimestre, la progestérone est présente à des concentrations anecdotiques pendant la phase lutéale (environ 0,03 nanogrammes par millilitre de sang) avant de d’augmenter peu avant l’ovulation pour atteindre un taux compris entre 15 et 20 nanogrammes par millilitre de sang.

Chez l’homme, la progestérone est produite en petite quantité par les testicules et les glandes surrénales. Sa concentration varie entre 0,5 et 0,85 nanogrammes par millilitre de sang. Après la ménopause, la concentration de progestérone dans les urines est d’environ 1 mg/24 heures.

La progestérone pendant la phase lutéale

La phase lutéale, aussi appelée phase progestative, correspond à la phase post-ovulatoire du cycle menstruel qui dure entre l’ovulation et les règles. On l’appelle « phase lutéale » car elle est marquée par l’activité du corpus « luteum », reliquat du follicule qui a libéré l’ovocyte. Le corpus luteum ou corps jaune sécrète la progestérone nécessaire à la préparation de l’endomètre et à la nidation.

La phase lutéale est caractérisée par sa durée et par la concentration hormonale. Contrairement à la phase folliculaire qui se distingue par sa volatilité, la phase lutéale ne varie que très peu chez une même femme. Elle dure entre 12 et 16 jours. On estime généralement qu’une phase lutéale peu qualitative (trop courte ou avec une faible sécrétion progestative) induit l’infertilité et certaines formes de stérilité.

Pour plus de détails, consultez notre article dédié à la progestérone dans la phase lutéale.

La sécrétion de la progestérone pendant les différentes phases du cycle

En dehors de toute grossesse, la sécrétion de la progestérone est essentiellement assurée par l’ovaire via le corps jaune. Les glandes surrénales en produisent également en petite quantité, de même que les testicules chez l’homme.

Notons qu’une synthèse non endocrine de la progestérone est possible au niveau des neurones. La progestérone est une hormone stéroïdienne synthétisée à partir du cholestérol qui se transforme en prégnénolone sous l’effet d’une desmolase, puis en progestérone sous l’impulsion d’une déshydrogénase et d’une isomérase. Juste avant l’ovulation, la progestérone commence à être sécrétée sous l’influence de l’hormone lutéinisante (LH). Sa chute à la fin du cycle cause les règles.

Pendant la grossesse, la progestérone continue d’être sécrétée par le corps jaune pendant 8 semaines avant que le placenta ne prenne complètement le relais dès le début du 2e trimestre.

La progestérone et la notion de rétrocontrôle

En plus des fonctions précédemment citées, la progestérone exerce un rétrocontrôle sur le complexe hypothalamo-hypophysaire qui sécrète la GnRH (hormone de libération des gonadotrophines hypophysaires), de la FSH et de la LH.

Pendant les 14 derniers jours du cycle, l’ovaire exerce en effet, un rétrocontrôle négatif sur le cerveau par le biais de la sécrétion de la progestérone via le corps jaune. Pendant la première moitié du cycle menstruel, ce sont les oestrogènes sécrétés par le follicule qui exercent un rétrocontrôle sur le cerveau, négatif sans un premier lieu puis positif juste avant l’ovulation, lorsque la concentration ostrogénique est à son maximum. Pour plus de détails sur la notion de rétrocontrôle, consultez notre article « Cycle de la progestérone ».