Les symptômes d’une progestérone élevée

Si le manque en progestérone induit de nombreux problèmes de santé comme l’infertilité ainsi que tous les symptômes qui résultent de la dominance en oestrogènes, son excès n’est pas sans effets sur le corps de la femme. La progestérone est une hormone sexuelle féminine produite par le corps jaune ovarien (corpus luteum) dans l’ovaire dans la seconde moitié du cycle menstruel (après la phase folliculaire et l’ovulation), puis par le placenta à partir du second trimestre de la grossesse. Elle assure la fertilité de la femme en préparant l’endomètre à accueillir l’oeuf fécondé.

La progestérone fait partie du traitement hormonal de substitution (THS) prescrit pour limiter et soulager les symptômes handicapants de la ménopause chez certaines femmes qui souffrent de bouffées de chaleur, de sueurs nocturnes, de sécheresse vaginale, de baisse de la libido, de troubles de l’humeur, etc.

La supplémentation en progestérone peut se faire par un gel topique, une crème, des capsules orales ou vaginales, des injections, etc. Une utilisation prolongée des progestatifs peut causer plusieurs effets secondaires. Bien qu’elle soit connue pour son effet calmant et sédatif, la progestérone n’induit pas seulement des symptômes de relâchement lorsqu’elle est en excès. En effet, elle peut imiter les oestrogènes et activer leurs récepteurs, ce qui peut se traduire dans certains cas par des effets estrogènes-like.

Les effets de l’excès de la progestérone sur le système nerveux et musculaire

Des études ont montré que 31 % des femmes qui souffrent d’un excès de progestérone ressentent des maux de tête et des migraines et 15 % d’entre elles souffrent de vertiges, de nausées et d’étourdissement. Les patients peuvent également subir une transpiration supérieure à la normale, des tremblements de nervosité, des troubles de la parole, un relâchement, une somnolence diurne et un manque d’énergie. Aussi, 20 % des patientes dont les analyses sanguines ont montré des concentrations en progestérone supérieures à la normale souffrent de douleurs articulaires. 12 % d’entre elles accusent des douleurs musculo-squelettiques et 8 % ressentent des douleurs récurrentes au dos.

Effets secondaires de l’excès de la progestérone sur les plans génito-urinaires et gastro-intestinaux

Le système génito-urinaire comprend les seins et le vagin. Le système gastro-intestinal est composé de l’estomac et des intestins. Environ 27 % des patientes qui font état d’un excès en progestérone souffrent de sensibilité et de douleurs mammaires et 11 % souffrent de problèmes urinaires mineurs (douleurs légères à la miction). Les femmes qui ont un excès de progestérone peuvent également souffrir de sécheresse vaginale et d’hypertrophie légère des seins. Il semblerait que l’excès de progestérone sur plusieurs années augmente les risques de développer un cancer du sein. D’un autre côté, 27 % de ces femmes font état de douleurs abdominales à intensité variable et 8 % rapportent des symptômes similaires à ceux du syndrome de l’intestin irritable comme les ballonnements, les diarrhées et les nausées.

Effets secondaires cardiovasculaires et respiratoires de l’excès de progestérone

Environ 7 % des patientes rapportent des douleurs thoraciques. Certaines études cliniques suggèrent que l’excès de progestérone augmenterait les risques de développer des maladies cardiovasculaires avec des symptômes comme l’hypertension et les palpitations cardiaques. La progestérone peut épaissir le sang, ce qui expliquerait l’augmentation du risque de la coagulation sanguine, y compris des pathologies graves comme la thrombose et les embolies. Enfin, 8 % des patientes en excès de progestérone souffrent de toux légère et d’autres effets respiratoires comme les congestions nasales, la bronchite et la sinusite.

Acné, vision floue et troubles du sommeil

Un trop plein de progestérone peut également affecter la peau. Certaines femmes à dominance de progestérone subissent des épisodes acnéiques à intensité variable. Des éruptions cutanées ont également été rapportées sur le site de l’injection de la progestérone sans que cela ne soit d’origine allergique. La progestérone en excès peut également provoquer une légère décoloration de la peau et une séborrhée. La vision floue est également un symptôme probable de l’excès de progestérone dans le sang. Pour ce qui est troubles de l’humeur, la progestérone peut causer des états dépressifs, des épisodes d’anxiété, des troubles de la concentration et des troubles du sommeil comme l’insomnie ou la somnolence diurne.

Quelques symptômes rares de l’excès de progestérone

D’autres symptômes apparaissent plus rarement chez la femme qui accuse un excès de progestérone. État peu spécifiques, ces symptômes sont toutefois souvent liés à d’autres problèmes de santé. On parle de notamment de :

  • Montées de chaleur soudaines ;
  • Peau très grasse ;
  • Infections répétées des voies urinaires ;
  • Incapacité à contenir l’urine ;
  • Maux de tête chroniques.

Quelles sont les causes de l’excès de progestérone?

Il existe plusieurs raisons pour lesquelles le corps peut produire une progestérone excessive. L’hormone augmente chez les femmes enceintes, plus fortement à l’occasion d’une grossesse multiple (jumeaux ou triplés). La progestérone va normalement baisser à la fin de la grossesse. Il faut noter que des taux élevés de progestérone peuvent également être causés par des grossesses molaires, des kystes d’ovaires lutéaux et dans certains cancers de l’ovaire. L’excès de progestérone peut également être causé par l’automédication ou une alimentation qui favorise la prise de phyto-progestérone (soya, viandes bovines artificiellement injectées d’hormones, etc.).