Les plantes pour la ménopause

Rares sont les femmes épargnées par les symptômes incommodants de la ménopause. En France, la chute de production de progestérone et d’œstrogène s’accompagne de troubles incommodants comme les bouffées de chaleur, la baisse de la libido, la sécheresse vaginale ou encore les douleurs articulaires chez 50% des femmes ménopausées.

Si la fréquence et la sévérité de ces troubles climatériques baissent substantiellement avec le temps, plus de 25% des femmes ménopausées font état de la persistance de certains signes comme les troubles de l’humeur (irritabilité et nervosité) et des troubles du sommeil (insomnie et endormissement diurne) jusqu’à 10 ans après la ménopause, soit la soixantaine entamée.

L’INSERM fait également état de troubles moins spécifiques à l’arrêt des sécrétions ovariennes d’estrogènes et de progestatifs comme les troubles des fonctions cognitives chez 40% des femmes ménopausées.

Le traitement hormonal de la ménopause (THM ou THS) vise à compenser la carence en œstrogènes par voie transdermique (gel et patch) ou orale. Si son efficacité est avérée, ses nombreux effets secondaires (augmentation du risque de développer un cancer de l’utérus, un cancer du sein, une phlébite ou un accident vasculaire cérébral) imposent un arbitrage de la part de la femme ménopausée en concertation avec son médecin.

La « dangerosité » d’un THM surdosé explique en partie l’émergence de nombreuses alternatives, parfois fantaisistes. Après avoir vu précédemment ce qu’est la ménopause, nous vous proposons un tour d’horizon de trois plantes ou préparations naturelles contre les symptômes de la ménopause : Manhaé (ou Manae), le yam et le houblon.

Manhaé : une préparation naturelle contre les symptômes de la ménopause

Contrairement à ce que l’on peut lire dans certains forums de discussion, la Manhaé n’est pas une plante pour la ménopause. C’est en réalité une solution d’origine naturelle sans aucune source d’hormones synthétiques ou végétales qui contient des endophospholipides, de l’EPA, du DHA, du fer, de la vitamine B9, du bêta-carotène, de l’huile de bourrache, du zinc et de la vitamine E.

Ce complément alimentaire ne prévient pas l’ostéoporose mais agit sur l’asthénie et la fatigue passagère, aide à conserver l’élasticité et l’éclat de la peau et protège les cellules contre le stress oxydatif. Contrairement au traitement hormonal substitutif, la Manhaé ne s’accompagne pas d’effets secondaires graves. Le bêta-carotène contenu dans cette préparation est dosé de façon à ne pas augmenter les risques du cancer du poumon. En effet, l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments estime qu’un dosage de bêta-carotène inférieur à 15 mg par jour n’est pas nocif. La capsule quotidienne de Manhaé n’en contient que 3,1, soit 5 fois que la dose plafond.

Comme ce complément alimentaire ne contient pas d’hormones ou de substances « hormon-like », ses effets secondaires restent limités, tout comme son efficacité contre les symptômes intenses et particulièrement handicapants pour la femme ménopausée.

Le yam : des essais cliniques non concluants

Le yam, une plante pour ménopause ? C’est en tout cas ce que l’on pourrait croire au vu de sa renommée auprès des femmes ménopausées. Pourtant, les résultats cliniques sont plus que mitigés.

Par soucis d’honnêteté scientifique, nous avons décidé de partager, sans filtre, les informations issues de tests en laboratoire. Toujours est-il que nous considérons nous même le Yam comme une plante dont l’extrait naturel est efficace. Autrement, comment justifier que des millions de femmes ait été séduites par un ou es produits qui ne fonctionneraient pas?

Si le yam, aussi connu sous l’appellation d’igname sauvage, a permis de lancer la production industrielle des contraceptifs, son utilité pour le soulagement des symptômes de la ménopause est plus que limité. Une étude clinique menée auprès de 23 femmes a comparé les effets d’une crème à base d’igname en application locale à celle d’une crème placebo.

Aucune différence notable n’a été décelée sur l’intensité ou la fréquence des signes de la ménopause, et encore moins sur les concentrations hormonales en estrogène et progestérone chez les femmes qui ont pris part à l’étude.

Les fabricants de compléments alimentaires qui proposent des produits à base de yam attribuent à la plante des vertus dans la prévention de l’ostéoporose, la stimulation de la fonction sexuelle ou encore l’augmentation du volume des seins. Aucune donnée clinique ne permet de corroborer ces allégations.

Le houblon : vedette des plantes pour la ménopause

Également connu sous les noms de vigne du Nord ou de couleuvrée, le houblon est une plante médicinale particulièrement efficace contre le symptôme numéro un de lé ménopause : les bouffées de chaleur.

Riche en hopéine (puissant phyto-œstrogène), le houblon est en mesure de combler la chute drastique de l’œstrogène qui découle de l’arrêt des ovaires. De nombreux travaux scientifiques se sont intéressés au houblon, mais seuls deux essais cliniques ont fait état de son efficacité dans le soulagement de certains signes de la ménopause.

Attention : le houblon est un « hormon-like » : sa prise doit être contrôlée par le médecin et des pauses doivent être observées toutes les trois semaines, sauf en cas de prescription médicale.

Pour plus d’informations sur les effets de cette plante, consultez notre dossier spécialisé « Plante pour ménopause : houblon ».