Les plantes de la ménopause : focus sur le houblon

Également connu sous les appellations de vigne du Nord ou de couleuvrée, le houblon est une plante de la famille des cannabacées originaire des zones tempérées d’Europe, d’Asie et d’Amérique du nord.

Utilisé sur le Vieux Continent depuis le 7e siècle pour ses propriétés aromatiques, le houblon s’est progressivement imposé en tant que plante médicinale aux milles vertus. Son usage en phytothérapie est indiqué pour le traitement des troubles du sommeil et de l’anxiété, de la dépression, de la baisse de la libido, d’inappétence et des troubles digestifs.

Aujourd’hui, le houblon est surtout connu pour son action contre les troubles climatériques incommodants de la ménopause, notamment les bouffées de chaleur, l’irritabilité et la nervosité. Découvrons la vedette des plantes contre la ménopause !

Quel rapport entre houblon et ménopause ?

houblon
De tous les symptômes handicapants qui affectent la femme ménopausée, les bouffées de chaleurs et les sueurs nocturnes sont indubitablement les plus connus. En effet, 50% des femmes ménopausées affirment souffrir de ces montées de chaleur soudaines sans raison apparente. Et c’est précisément sur ces symptômes que le houblon agit efficacement. C’est d’ailleurs ce qui explique son succès.

Riche en hopéine (8-prénylnaringénine) qui est un phyto-œstrogène puissant, le houblon comble la chute de l’œstrogène conséquente à l’arrêt des ovaires. Ces phyto-œstrogènes interviennent dans l’organisme de la même façon que les estrogènes, avec toutefois une action un peu plus volatile. Si les bouffées de chaleur sont un symptôme que partagent de nombreuses femmes ménopausées, leur intensité varie. Certaines ressentent une très légère montée de chaleur tandis que d’autres auront des rougeurs très voyantes et des suées particulièrement incommodantes.

Le phyto-œstrogène contenu dans le houblon a fait l’objet d’études théoriques sérieuses depuis la fin des années 1980. Deux essais cliniques (de faible envergure) sont venus confirmer son intérêt pour réduire la portée des symptômes de la ménopause. Les résultats ont en effet indiqué qu’un extrait standardisé de houblon équivalent à 100 microgrammes de prényaringénine par jour réduisait les signes de la ménopause avec une action particulièrement efficace sur les bouffées de chaleur.

Le houblon : une plante « hormon-like » à prendre avec précaution

Le houblon n’agit pas contre la plupart de ces signes. De plus, il est déconseillé de prendre une plante en continu pendant de nombreux mois, à fortiori lorsqu’il s’agit d’un « hormon-like » comme le houblon. Faites des pauses au moins toutes les trois semaines, sauf en cas de prescription médicale.

Vous le savez, les symptômes de la ménopause ne se limitent pas aux bouffées de chaleur. La liste est longue : prise de poids, anxiété, stress, coup de blues, libido en berne, sécheresse vaginale, atrophie de la muqueuse génitale, insomnie, risque d’ostéoporose, etc. Si la qualité de vie de la femme ménopausée est compromise, le médecin pourra alors prescrire un traitement hormonal substitutif (THS) ou un traitement hormonal contre la ménopause (THM), en prenant bien sûr soin de détailler l’ensemble des risques qui en découlent : accroissement du risque de développer un cancer du sein ou de l’utérus, de phlébite, d’accident vasculaire cérébral (AVC) ou encore de cancer du myocarde.

Le houblon n’affiche aucun effet indésirable connu à ce jour. Si vos symptômes sont soulagés par cette plante, tenez-vous à ce « traitement » naturel sans dépasser la dose prescrite par votre médecin car d’après le Centre International de Recherche sur le Cancer, les hormones de substitution constituent une cause connu du cancer du sein chez la femme ménopausée.

Les autres bienfaits du houblon

La Commission E et l’ESCOP ont approuvé l’usage des strobiles du houblon pour lutter contre l’agitation, les difficultés de concentration, l’anxiété et les troubles du sommeil, bien que les données cliniques soient encore inexistantes. Les seules études « sérieuses » ont été menées sur la combinaison du houblon et de la valériane. Les conclusions font état d’un effet avéré sur l’insomnie et sur la réduction du temps d’endormissement. La tension nerveuse serait également maîtrisée. La valériane seule testée par des chercheurs suisses en 2007 n’a pas donné d’effets probants.

D’un autre côté, le tandem valériane-houblon a été comparé aux somnifères de synthèse (benzodiazépines). Il a été démontré que les plantes étaient au moins aussi efficaces que les médicaments, avec toutefois un avantage au couple valériane-houblon qui agit positivement sur le système nerveux central.