Ménopause sans symptômes : comment l’interpréter ?

Les femmes sont nombreuses à la redouter… On l’évoque en des termes peu élogieux et on ne rate pas une occasion pour évoquer ses nombreux « symptômes ».

La ménopause n’est pourtant pas une maladie, on a tendance à l’oublier. C’est avant tout un état définitif et inéluctable qui passe par plusieurs phases transitoires comme la pré-ménopause et la péri-ménopause. « Diagnostiquée » de façon rétrospective, la ménopause s’accompagne le plus souvent d’une batterie de désagréments qui varient de la simple fatigue passagère aux bouffées de chaleur incommodante en passant par une baisse de la libido, des troubles du sommeil et de l’humeur, des sueurs nocturnes, une sécheresse vaginale et une atrophie de la muqueuse géniale.

Les études recensent une bonne partie de ces signes chez 50% des femmes ménopausées en France qui voient ainsi leur qualité de vie baisser pendant quelques années si un traitement adéquat n’est pas prescrit. Quid de la ménopause sans symptômes ? Existe-t-elle ou est-ce une fantaisie ?

Quand la ménopause se fait discrète

Les femmes ménopausées se posent plusieurs questions légitimes : quels sont les symptômes qui jalonneront les prochaines années ? Comment les limiter ? Faut-il envisager un traitement hormonal pour la ménopause ? Faut-il envisager des hormones de substitution (THS) ? Faut-il préférer les hormones naturelles ? A côté de ces interrogations, certaines femmes vivent une situation diamétralement opposée, où la ménopause se fait discrète !

L’arrêt de la sécrétion des estrogènes et progestérone chez la femme peut s’accompagner de symptômes très faiblement ressentis car les hormones de croissance diminuent et les niveaux d’œstrogène et de progestatifs fluctuent de manière plus ou moins volatile dès l’entame de la quarantaine.

A moins d’avoir connu une ménopause prématurée au début de la quarantaine, les femmes qui entrent dans l’âge de la raison rapportent souvent des bouffées de chaleur, des douleurs articulaires, des ongles cassants, des cheveux fragiles et cassants, des larmes « faciles » et un stress omniprésent. Entre des symptômes peu intenses et des symptômes « non identifiés comme tels », la nuance est bien là.

La ménopause et ses symptômes peu spécifiques

Les femmes ne sont pas toutes égales devant la ménopause. Si certaines évoquent un véritable chamboulement qui nécessitera un traitement hormonal substitutif* (par voie orale ou transdermique) couplé à des préparations naturelles comme le Manhaé, d’autres ne ressentent aucun désagrément, si ce n’est quelques montées de chaleur passagères.

Voici toutefois une liste de symptômes de la ménopause qui peuvent ne pas attirer l’attention tant ils sont peu spécifiques :

  • Irrégularité des menstruations et règles volatiles ;
  • Migraine ;
  • Aphtes et maux de langue ou de gencive (gingivite) ;
  • Démangeaisons non localisées ;
  • Sensation de picotement au niveau des extrémités (mains et pieds) ;
  • Tensions musculaire à la nuque, aux épaules et au dos ;
  • Fatigue, trous de mémoire et difficultés de concentration ;
  • Prise de poids ;
  • Vertige ;
  • Insomnie ;
  • Mal de dos.

Absence de symptômes ou ménopause tardive ?

Si les symptômes annonciateurs sont tout simplement absents, vous n’êtes peut-être pas encore ménopausée.

Ce phénomène physiologique survient statistiquement autour de 51 ans. Toutefois, certaines femmes peuvent garder une activité ovarienne normale jusqu’à l’âge de 55 ans et remarquer ainsi l’absence de troubles climatériques. La ménopause tardive est favorisée par le tabac, l’excès de poids et des facteurs génétiques encore méconnus.

L’absence de symptômes liés à la ménopause, la cinquantaine bien entamée, est un motif de consultation : les femmes ayant une ménopause tardive présenteraient davantage de risques de développer un cancer du sein, de l’utérus ou des ovaires parce qu’elles sont exposées plus longtemps aux hormones.

Si l’on se fait suivre régulièrement par un gynécologue, il n’y a aucune raison de s’inquiéter. En réalité, il y a même un motif de réjouissance ! Une étude menée par des chercheurs de l’Université de Californie à San Diego a montré que les femmes qui ont leurs règles plus tard que la moyenne et celles qui vivent une ménopause tardive ont plus de chances de vivre au-delà de 90 ans ! « Notre étude a révélé que les femmes qui ont des cycles menstruels pendant plus de 40 ans augmentent leurs chances de vivre jusqu’à 90 ans », explique le docteur Aladdin Shadyab, chercheur et médecin dans le département de médecine familiale et de santé publique de l’Université de San Diego. Le lien entre la durée de vie et la longévité du cycle de reproduction a toujours fait l’objet d’une activité de recherche accrue.

La ménopause « très tardive »

Dans certains cas, la ménopause tardive peut survenir à 58 ans, voire à 60 ans. « Les femmes en sont généralement fières, profondément persuadées d’une conservation et d’une jeunesse exceptionnelle », explique le docteur Aladdin Shadyab. En réalité, cette prolongation exige un contrôle médical sérieux pour prévenir toute forme de cancer. Dans la plupart des cas, les causes de la ménopause « très tardive » sont bénignes.

*Attention : le traitement hormonal de substitution est un choix que vous devez faire de concert avec votre médecin. Une dose non maîtrisée augmentera les risques de développer un cancer du sein, une phlébite et un accident vasculaire cérébral (AVC).