Vivre sa ménopause sans traitement hormonal: est-ce possible ?

La base biologique de la ménopause est commune à toutes les femmes. Les manifestations de la ménopause sont en revanche très variables d’une femme à l’autre. Elles peuvent aller de simples épisodes passagers de fatigue et de stress à des bouffées de chaleur, des sueurs nocturnes, des douleurs articulaires, des troubles du sommeil, une sécheresse vaginale, une atrophie de la muqueuse génitale et une baisse de la libido sur une durée pouvant dépasser les 10 ans.

Ces signes cliniques peuvent éventuellement s’accompagner de douleurs dans le ventre, d’irritabilité, de nervosité voire de dépression modérée. 20 à 30% des femmes manifestent une hypersensibilité à cet état physiologique et rapportent des symptômes jugés parfois très incommodants, voire handicapants dans leur vie professionnelle.

Pour contrer ces signes cliniques, la solution la plus évidente reste de remplacer les estrogènes et la progestérone dont les taux chutent dans le corps à la suite de l’arrêt de l’activité des ovaires par des hormones de substitution dans le cadre de ce qu’on appelle le Traitement Hormonal Substitutif (THS). Toutefois, plus de 52% des femmes ménopausées expriment leurs craintes quant à ce traitement suite à la publication des conclusions d’une enquête américaine en 2002 qui montrait que le THS augmentait les risques de développer une phlébite, un cancer du sein, un cancer de l’utérus ou encore un accident vasculaire cérébral (AVC).

Sur la décennie suivante, d’autres études, notamment françaises, ont montré que ce risque était à moduler. Peut-on (bien) vivre une ménopause sans traitement ?

La ménopause sans traitement : quand éviter le THS ?

Le Traitement Hormonal de Substitution (THS) vise à remplacer les œstrogènes et les progestatifs qui fluctuent et finissent par diminuer drastiquement à la ménopause par des hormones synthétiques par voie orale ou transdermique (gel et patch).

Depuis la révélation des résultats des essais cliniques de la Women’s Health Initiative en 2002, les médecins prescrivent « moins systématiquement » le THS à leurs patientes ménopausées. En effet, avec des effets secondaires graves et des contre-indications restrictives, le THS devient limité aux femmes ménopausées qui évoquent une qualité de vie fortement dégradée à cause de signes cliniques intenses et douloureux. Les hormones de substitution doivent toutefois être administrées à des doses minimales pendant la durée la plus courte possible.

La nécessité d’une thérapie hormonale continue doit être réévaluée régulièrement (une fois par semestre ou une fois par an). Notons que si la femme ne souffre que de sécheresse vaginale, le médecin l’orientera plutôt vers un œstrogène vaginal topique avant d’envisager un THS. Le traitement hormonal est parfois non envisageable à cause du passé médical de la patiente (antécédents cancéreux, AVC, maladie cardiaque, caillots sanguins, maladies du foie) ou tout simplement à cause de symptômes peu intenses qui ne justifient pas les risques encourus par un THS. Que faire dans ce cas ?

La ménopause sans traitement : quelles alternatives ?

En fonction de la nature, de l’intensité et de la fréquence des symptômes de la ménopause ressentis par la femme, des alternatives au traitement hormonal pourront être envisagés :

  • Troubles du sommeil et de l’humeur : si vous souffrez d’insomnie, de sauts d’humeur ou de dépression légère à modérée, faites de l’exercice sur une base régulière, évitez la caféine et l’alcool après 17 heures, apprenez les techniques de relaxation et investissez dans une lampe de luminothérapie et un simulateur d’aube ;
  • Troubles de la mémoire et difficultés de concentration : faites des exercices mentaux, jouez aux mots croisés, au sudoku, apprenez à jouer du piano, découvrez une nouvelle langue… ;
  • Bouffées de chaleur : c’est sans doute le symptôme le plus emblématique de la ménopause. Pour les limiter, assurez de dormir dans une chambre fraîche. Avant de vous coucher, faites de la méditation pour réduire votre stress. On conseille également aux femmes sujettes à ces bouffées de chaleur d’éviter les plats trop épicés. Certains antidépresseurs donnent de bons résultats pour limiter voire éradiquer ce signe clinique ;
  • Sécheresse vaginale : les lubrifiants vaginaux et les hydratants (sans ordonnance médicale) peuvent donner de bons résultats. Votre médecin pourra également vous prescrire des crèmes ou des suppositoires vaginaux qui libèrent de l’œstrogène localement à petite dose ;
  • L’ostéoporose : l’exercice physique est particulièrement utile pour prévenir l’ostéoporose. Vous devez également veiller à ce que votre alimentation ne laisse pas la place à une carence en calcium et en vitamine D. Votre médecin pourra vous prescrire des médicaments pour prévenir l’ostéoporose et renforcer vos os. La vitamine D et le magnésium favorisent l’assimilation et la fixation du calcium sur l’os ;
  • Perte de l’élasticité de la peau : une supplémentation en collagène d’origine marine aidera la femme ménopausée à renforcer de nombreux tissus cutanés, articulaires et veineux. Les vitamines C, E et B apportent un fort potentiel antioxydant pour lutter contre la dégradation des membranes cellulaires.