Quel taux de progestérone pendant la grossesse ?

Avec les œstrogènes, la progestérone forme un duo de choc pendant la grossesse !

L’hormone stéroïde chère au docteur John R. Lee joue un rôle capital dans l’installation et l’évolution de la grossesse en plus de son apport dans le maintien de la fonction des organes génitaux. Produite par les ovaires en dehors de la grossesse puis par le placenta qui prend le relais du corps jaune dès le second mois, elle permet la migration de l’œuf fécondé jusqu’à l’utérus, puis facilite sa nidation.

Le rôle de la progestérone pendant la grossesse est également de relâcher le muscle utérin et de détendre les autres tissus comme les intestins et les veines.

1 000 fois plus de progestérone pendant la grossesse

Le taux de progestérone pendant la grossesse est multiplié par 1 000 comparativement à son taux normal.

taux progesterone grossesseSi les estrogènes jouent un rôle stimulant, la progestérone de son côté fait office de puissant calmant qui relâche l’utérus et qui limite les contractions naturelles. Sans progestérone, point de grossesse possible ! C’est d’ailleurs pour cette raison que le premier trimestre de la grossesse est marqué par quelques troubles du sommeil comme la somnolence diurne ainsi que des désagréments digestifs comme la nausée, la constipation et les ballonnements conséquents au relâchement de l’estomac.

En dehors de la grossesse, le taux de progestérone varie tout au long du cycle menstruel : il chute pendant la phase folliculaire et augmente brusquement pendant la phase lutéale pour atteindre son pic maximal 5 à 10 jours après le pic de l’hormone lutéinisante (LH) qui provoque l’ovulation. Le taux chute par la suite, sauf en cas de grossesse.

Pourquoi analyser le taux de progestérone ?

L’analyse du taux sanguin de la progestérone peut être effectuée dans plusieurs cas :

  • Pour s’assurer que le corps jaune produit assez de progestérone pour l’implantation d’une grossesse (pour une femme qui a fait plusieurs fausses couches par exemple). Dans ce cas, l’analyse devra avoir lieu entre le 20e et le 23e jour du cycle menstruel ;
  • Pendant les premières semaines de la grossesse pour s’assurer que le taux de progestérone est stable ;
  • Pour mesurer l’efficacité d’une induction d’ovulation dans le cadre d’une procréation médicalement assistée ;
  • Pour diagnostiquer une grossesse extra-utérine (avec dosage de l’hCG). Dans ce cas, le taux de progestérone est anormalement bas ;
  • Pour la fécondation in vitro et le transfert d’embryon : la progestérone joue alors le rôle de marqueur de l’ovulation.

Les taux normaux de progestérone hors et pendant la grossesse

La progestérone est dosée par prélèvement veineux au pli du coude le plus souvent.

En général, aucune préparation préalable n’est requise, si ce n’est celle de la date. Les concentrations normales de progestérone en dehors de toute grossesse sont les suivantes :

  • Pendant la phase folliculaire : les concentrations sont inférieures à 1,5 ng/mL ;
  • Lors du pic ovulatoire : le taux est compris entre 0,7 et 4 ng/mL ;
  • Pendant la phase lutéale : le taux est compris entre 2 et 30 ng/mL.

Le taux de progestérone pendant la grossesse est d’environ 30 ng/mL à la 5e semaine d’aménorrhée.

A la fin de la grossesse, le taux de progestérone caracole à environ 200 ng/mL. Pour les femmes qui émettent le souhait de tomber enceintes et chez qui le médecin décèle des taux anormalement bas de progestérone, une supplémentation hormonale (progestérone naturelle bio-identique) pourra être envisagée lors de la 2e partie du cycle. En effet, une étude menée par la revue médicale Fertility & Sterility (http://www.fertstert.org/article/S0015-0282(16)63029-7/fulltext) affirme que les femmes à risque de fausse couche auraient six fois plus de chances de mener leur grossesse à terme dans de bonne condition en prenant de la progestérone naturelle bio-identique avant la conception.

L’étude clinique menée a débouché sur des conclusions éloquentes : 68% des femmes supplémentées sont parvenues à mener une grossesse à terme contre moins de 51% pour les autres. Les chercheurs pensent que la progestérone a induit une production plus importante des éléments nutritifs par l’endomètre.

Il reste à noter que la hausse de la progestérone peut résulter de plusieurs pathologies comme certaines tumeurs ovariennes ou surrénaliennes ou encore certaines maladies congénitales. Naturellement, seul un médecin pourra interpréter les résultats et prescrire un traitement adéquat le cas échéant.