Quel est le taux de la progestérone en début de grossesse ?

L’hormone chorionique gonadotrophique (HCG), les oestrogènes, la progestérone, l’hormone placentaire lactogénique (HLP), l’ocytocine et la prolactine forment une équipe hormonale de choc qui œuvre pour une grossesse sans mauvaises surprises.

Si elles sont indispensables au bon déroulement de la grossesse et de l’accouchement, les hormones de grossesse peuvent aussi faire des caprices et causer quelques petits inconvénients.

Taux progesterone debut grossesseNausées, constipation, ballonnements, vergetures, pigmentation de la peau (la fameuse ligne brune), rétention d’eau (oedèmes), sensibilité aux odeurs, dilatation des veines… les désagréments sont parfois incommodants. Mieux les connaitre, c’est aussi être plus sereine face aux transformations de son corps pour vivre une grossesse épanouissante ! Nous nous intéresserons dans cet article aux concentrations sanguines de la progestérone en début de grossesse. Cet article fait partie d’une série d’articles concernant le rôle de la progestérone pendant la grossesse.

La progestérone et l’engouement des chercheurs

La progestérone secrétée par l’ovaire puis par le placenta au début du 4e mois de la grossesse s’allie aux estrogènes pour préparer la muqueuse utérine à accueillir le bébé. Irriguée par de nombreux vaisseaux sanguins, cette dernière s’enrichira de substances nutritives pour devenir un abri hospitalier et confortable à l’œuf qui pourra s’y alors s’y blottir.

Le rôle de la progestérone dans la préparation de la muqueuse utérine et dans la régulation des contractions naturelles est connu depuis la fin des années 1930. Au fil des décennies, les chercheurs ont progressivement mis en lumière les nombreux apports de la progestérone dans cette étape phare de la vie de la femme : relâchement de l’utérus, détente des autres tissus, facilitation de la gestation, augmentation des sécrétions du col de l’utérus, maintien de la vascularisation de la muqueuse utérine, préparation des glandes mammaires à la lactation, etc.

Aujourd’hui encore, l’engouement des scientifiques pour cette hormone dérivée du cholestérol ne faiblit pas. Une étude publiée dans la revue médicale Fertility and Sterility (http://www.fertstert.org/article/S0015-0282(16)63029-7/fulltext) appuie le rôle décisif de la progestérone dans la facilitation de la grossesse et de l’accouchement.

Les chercheurs de l’université de l’Indiana ont ainsi pu conclure que parmi les femmes qui ont des antécédents de fausses couches, 70% ont pu donner naissance à un bébé dans de bonnes conditions après avoir reçu une supplémentation en progestérone contre moins de 51% pour les autres. Ce résultat démontre encore une fois toute l’importance du suivi de grossesse par le gynéco et notamment des taux de progestérone dans le corps de la femme qui souhaite concevoir un bébé.

Le taux de progestérone en début de grossesse

Le taux sanguin de la progestérone varie selon l’âge, le sexe, la phase du cycle menstruel et la période de la grossesse. Chez la femme enceinte, la variation du taux de progestérone est le reflet de l’activité du placenta.

Produite par le corps jaune au début de la grossesse, elle devient entièrement émise par le seul placenta à partir du 2e trimestre de la grossesse. Tout au long des neuf mois, son dosage va permettre au médecin de tester la bonne activité placentaire. Pendant le premier trimestre de la grossesse, la progestérone est produite par le corps jaune grâce à la sécrétion de l’HCG. Elle va alors permettre le maintien de l’œuf dans l’utérus. Sans elle, le bébé serait tout simplement expulsé !

En début de grossesse (5e semaine d’aménorrhée), le taux de progestérone est d’environ 30 ng par millilitre. Dès le début de la grossesse, on observe une augmentation des sécrétions ovariennes des oestrogènes et de la progestérone. L’absence de chute des hormones stéroïdes explique d’ailleurs l’absence des menstruations. L’augmentation du taux de progestérone en début de grossesse induit généralement une somnolence et un état de fatigue qui varie entre le simple manque d’énergie avec une asthénie plus prononcée à laquelle s’ajouter une hypersomnolence.

La production accrue de progestérone provoque ce que l’on appelle communément les signes sympathiques de la grossesse comme les envies fréquentes d’uriner, les brûlures d’estomac et les troubles du sommeil. Cette phase durera les deux premiers mois de la grossesse avec un soulagement salvateur qui survient pendant le 3e mois. A partir de cette période, le corps jaune passe le relais au placenta qui est alors suffisamment développé pour assurer la production de la progestérone seul.

Attention : seul un médecin pourra diagnostiquer un déficit et prescrire une supplémentation en progestérone.