Quand faire une analyse de la progestérone ?

De par les nombreuses fonctions qu’elle assure chez la femme, mais aussi chez l’homme, la progestérone est l’une des hormones les plus suivies par les médecins dans la mesure où elle permet le suivi approfondi de la grossesse via le contrôle de l’activité du placenta, le diagnostic des troubles hormonaux pendant le cycle menstruel, la réalisation de la fécondation in vitro, l’explication des symptômes de l’excès ou de la carence en progestérone, etc.

Principalement secrétée par le corps jaune (corpus luteum) dans l’ovaire dans la phase lutéale après l’ovulation, la progestérone est également sécrétée par le placenta à partir du second trimestre de la grossesse, par les glandes surrénales et par les testicules chez l’homme. Elle joue un rôle dans la préparation de l’utérus à la nidation et de la glande mammaire à la lactation, entre autres. Son dosage est donc particulièrement instructif et peut déboucher sur la prescription d’un traitement en progestérone couplé ou non à une supplémentation en oestrogènes.

Quelles sont les valeurs normales de la progestérone ?

Comme pour toutes les hormones, le taux sanguin de la progestérone varie en fonction de plusieurs facteurs comme le sexe et la période de la vie. Chez la femme, il faut rajouter la phase du cycle menstruel, ce qui n’est pas le cas chez l’homme où la progestérone est moins volatile.

Concernant la femme, le taux de progestérone dans le sang est inférieur à 0,91 nmol par litre de sang avant la puberté. Après cette phase, la concentration sanguine de la progestérone est minime pendant la phase folliculaire (sécrétion de l’œstrogène ovarien) et s’établit entre 0,70 et 6,70 nmol par litre de sang. Au moment de l’ovulation, le taux sanguin est compris entre 2,10 et 13,30 nmol par litre de sang avant d’atteindre son maximum pendant la phase lutéale où il oscille entre 21 et 91 nmol par litre de sang.

Au moment de la ménopause, le taux sanguin de la progestérone revient à une moyenne basse comparable à celle enregistrée pendant la puberté : entre 0,70 et 1,82 nmol par litre. Chez l’homme, le taux de la progestérone varie entre 0,42 et 1,82 nmol par litre sans varier avec l’âge.

Pourquoi prescrire une analyse de la progestérone ?

En règle générale, la progestérone est dosée dans quatre cas : chez la femme enceinte pour refléter l’activité placentaire, pendant la ménopause pour pister les signes cliniques incommodants, dans le cadre d’une procréation médicalement assistée et lorsque la femme ou l’homme ressentent les symptômes de la carence ou de l’excès de cette hormone stéroïdienne.

  • Au début de la grossesse, le dosage de la progestérone va permettre de s’assurer que son taux est stable et dans la moyenne physiologique. Tout au long de la grossesse, le dosage de la progestérone va permettre de s’assurer que la sécrétion du placenta est suffisante pour mener à terme la grossesse dans les meilleurs conditions ;
  • En dehors de la grossesse, la progestérone sera dosée dans les cas suivants :
    1. Entre le 20e et le 23e jour du cycle menstruel pour s’assurer que le corps jaune produit assez de progestérone pour une éventuelle implantation de la grossesse. La progestérone sera aussi dosée si la femme a subi des fausses couches à répétition ;
    2. Le dosage de la progestérone (avec les gonadotrophines HCG) va également permettre de diagnostiquer une grossesse extra-utérine.
  • Dans le cadre de la procréation médicalement assistée (PMA), la progestérone est utile car elle joue le rôle de marqueur de l’ovulation. Son dosage va donc permettre de vérifier l’efficacité d’une induction d’ovulation. La progestérone joue également le rôle de marqueur de l’expulsion de l’ovule par le follicule dans le cadre d’une fécondation in vitro par transfert d‘embryon ou d’une insémination intra-utérine.
  • Le dosage de la progestérone se fait via une prise de sang dans les veines, en général au pli du coude. Le patient n’a pas besoin d’être à jeun, mais il est indispensable de préciser l’âge, la date des dernières règles et le nombre de semaines d’aménorrhée en cas de grossesse afin de contextualiser l’interprétation des résultats. Chez l’homme, ces contraintes ne s’appliquent pas car la production de la progestérone ne répond pas à une dynamique de cycle.