La progestérone fausse-t-elle le test de grossesse ?

Il suffit d’écumer les forums de discussion pour s’en convaincre, cette question est sans doute la plus posée par les femmes qui attendent impatiemment leur test de grossesse et qui craignent la fameuse fausse joie induite par le « faux positif ». C’est pour cette raison que nous vous proposons un focus sur cette interrogation dans ce dossier spécial « Questions et réponses sur la progestérone ». Pour répondre à la question de l’influence éventuelle de la prise de progestérone sur le test de grossesse, il faut en premier lieu comprendre le mécanisme du test.

Quelle est l’hormone pistée dans le dosage sanguin au laboratoire ?

Le dosage est remboursé par la Sécurité sociale sur prescription médicale. Vous pouvez toujours le réaliser en vous rendant sur place sans ordonnance. Le tarif sera alors d’environ 17 €.

Contrairement à ce que l’on peut lire ici et là sur le web, ce n’est pas la progestérone qui est pistée. C’est plutôt l’hormone gonadotrophique chorionique (ou gonadotrophines) qui est dosée. En effet, c’est une hormone secrétée uniquement chez la femme enceinte dès le début du développement de l’embryon, c’est-à-dire à partir du 9e jour de grossesse, lorsque l’embryon se fixe dans la paroi utérine. Elle joue un rôle décisif dans le maintien du corps jaune qui secrète la progestérone nécessaire à la nidation.

Plus fiable et plus « précoce » qu’un test urinaire, le dosage sanguin de l’hormone HCG n’est pas impacté par un traitement à base de progestatifs. Concrètement, la progestérone n’induit pas de faux positif. La prise de sang par dosage d’HCG peut se faire à tout moment de la journée.

Voici les trois scénarios possibles à l’issue d’un dosage sanguin :

  • Concentration d’HCG inférieure à 3 UI/L ; HCG indécelable qui exclut la grossesse sauf si celle-ci date de moins de 10 jours ;
  • Concentration d’HCG (largement) supérieure à 3 UI/L : test positif ;
  • Concentration d’HCG comprise entre 3 et 10 UI/L : il est préférable de refaire le test quelques jours plus tard pour confirmer le diagnostic de grossesse.

Le test urinaire : pratique mais moins fiable

Les tests urinaires visent également à doser le taux de l’hormone HCG dans les urines. Encore une fois, la prise de progestérone n’influe pas sur le diagnostic. Toutefois, il faut noter que les tests urinaires sont beaucoup moins fiables que les tests sanguins, même s’ils sont réalisés au laboratoire. En d’autres termes, vous vous exposez davantage au risque d’un faux positif (ou d’un faut négatif) avec un test urinaire. Votre traitement à base de progestérone n’en est donc pas responsable. Le faux positif s’explique dans deux cas :

  • Un avortement spontané ;
  • La prise de médicaments qui contiennent de l’hormone HCG détectée par le test. Ces médicaments peuvent être prescrits par le médecin pour traiter certaines pathologies ou dysfonctionnements en lien avec l’hypofertilité.

Le faux négatif qui fait référence à un test négatif alors même que la femme est enceinte peut s’expliquer par :

  • Un décalage de l’ovulation qui se serait produite en fin de cycle ;
  • Un test réalisé trop tôt alors que la concentration de l’hormone HCG est encore trop basse (moins de 10 jours pour le dosage sanguin et moins de 14 jours pour le test urinaire.

Pour résumer donc, la prise de progestatifs n’influe pas sur le test de grossesse pour la simple raison que le biologiste (ou le test de pharmacie) évalue la concentration de l’hormone HCG et non de la progestérone.