Est-ce que la progestérone bloque l’ovulation ?

L’ovulation correspond à la libération d’un ovocyte ou d’un ovule par l’ovaire. La période péri-ovulatoire est donc la période de fécondité de la femme. Elle dure entre 12 et 24 heures, soit le cycle de vie de l’ovocyte.

Les femmes qui souhaitent tomber enceintes doivent connaître les différents signes de la période d’ovulation pour maximiser leurs chances et favoriser un rapport sexuel fécondant. Connaître ces signes est également capital pour les femmes qui ne souhaitent pas la grossesse : cela leur permet de prévoir une période d’abstinence de quelques jours par exemple pour une contraception naturelle. Le déroulement de l’ovulation est régulé par une petite glande que l’on retrouve à la base du cerveau que l’on appelle « hypophyse ».

Elle est responsable de la sécrétion de deux hormones que l’on regroupe sous l’appellation de gonadotrophines. Il s’agit de l’hormone folliculostimulante (FSH) et de l’hormone lutéinisante (LH). La progestérone jour un rôle important dans le cycle menstruel de la femme. Mais est-ce qu’elle peut bloquer l’ovulation et jouer un ainsi un rôle de contraceptif ? C’est ce que nous allons voir à travers ce papier dans le cadre de notre série « Questions et Réponses sur la progestérone ».

La progestérone et l’ovulation : l’étude de Richter TA en 2002

L’ovulation est bloquée lorsque les concentrations de progestérone sont élevées. C’est la conclusion à laquelle a abouti une étude* menée par les chercheurs Richter TA, Robinson JE et Evans NP en 2002.

« Bien qu’il ait été démontré que cette action de la progestérone soit cliniquement due à une inhibition centrale de la poussée de la GnRH, les mécanismes qui sous-tendent ce blocage restent toujours mal compris ».

Les auteurs émettent toutefois l’hypothèse selon laquelle des taux de progestérone élevés avant l’ovulation bloquent la stimulation des ondes de LH par l’estradiol. Ces résultants suggèrent donc que la progestérone perturbe l’activation du système d’induction de surtension en réponse à un signal d’estradiol stimulation, mais qu’elle ne compromet pas la capacité du corps à répondre à un signal stimulant d’estradiol ultérieur à la supplémentation en progestérone.

Concrètement, prendre de la progestérone un jour avant l’ovulation n’empêcherait pas la libération de l’ovule par l’ovaire. D’autres études suggèrent en complément que des taux élevés de progestérone juste après l’ovulation, pendant les premiers jours de la phase lutéale, maximise la fertilité de la femme.

Stimuler l’ovulation par la progestérone ?

Le docteur Lee a eu dans sa carrière de nombreuses patientes qui ne pouvaient pas concevoir d’enfant parce qu’elles n’arrivaient pas à ovuler. Il leur prescrivait de la progestérone naturelle bio-identique du 5e au 26e jour du cycle menstruel pendant une période comprise entre deux et quatre mois. L’arrêt au 26e jour visait à provoquer les règles.

Pendant les mois de cette supplémentation progestative, l’ovulation était donc toujours bloquée. Après une certaine période, il suspendait le traitement. Une grande partie de ses patientes voyaient alors leur ovaire libérer l’ovocyte. Il semblerait que les femmes qui ont encore un stock de follicules fonctionnels réagissent bien à la suspension de la progestérone après un apport soutenu pendant quelques mois. Pour aller plus loin et en apprendre davantage sur cette méthode, n’hésitez pas à lire le best-seller « What Your Doctor May Not Tell You About Premenopause » du docteur Lee.

* Etude clinique publiée sur la plateforme « US National Library of Medicine, National Institutes of Health ». Vous pouvez retrouver l’étude complète ici.