Quels sont les effets de la progestérone sur l’homme ?

Lorsque l’on évoque la progestérone, c’est d’abord son rôle dans la fertilité de la femme et le maintien de la grossesse qui nous vient à l’esprit. Pourtant, les hommes ont aussi besoin de progestérone ! Elle contribue en effet à contrebalancer les effets des oestrogènes sur le corps masculin.

Non seulement elle est présente dans le corps masculin où elle est synthétisée par les testicules et les glandes surrénales, mais en plus, la progestérone agit en faveur de la masculinité !

En effet, cette hormone stéroïdienne est un précurseur de la testostérone, l’hormone sexuelle masculine. Au fur et à mesure que les hommes vieillissent, la testostérone commence à diminuer et les niveaux d’oestrogènes augmentent progressivement. Par ricochet, plus la concentration des estrogènes augmentent, plus celle de la progestérone s’effondre, causant ce que le docteur John Lee appelle « la dominance en œstrogène ». Les effets de la progestérone sur l’homme ne sont pas encore entièrement maîtrisés, contrairement aux symptômes d’une éventuelle carence !

Les symptômes de la carence en progestérone chez l’homme

Comme chez la femme, la carence en progestérone chez l’homme se traduit par quelques signes cliniques qui restent somme toute peu spécifiques et assez courants. Certains symptômes sont toutefois assez évocateurs et permettent au moins de suspecter un déséquilibre hormonal. Il s’agit notamment de :

  • La baisse de libido ;
  • La chute de cheveux ;
  • La prise de poids ;
  • La fatigue passagère ;
  • Des troubles de l’humeur comme la dépression faible à modérée ;
  • La gynécomastie ;
  • Des dysfonctions érectiles plus ou moins fréquents ;
  • L’impotence et les pertes osseuses ;
  • Une perte musculaire qui s’accentue avec l’absence d’exercices physiques.

Notons également qu’un manque substantiel en progestérone va augmenter le risque de développer des pathologies plus graves comme l’ostéoporose, l’arthrite, le prostatisme (par l’hypertrophie de la prostate) ou encore le cancer de la prostate.

La dominance des œstrogènes chez l’homme

La dominance en oestrogènes est un terme inventé par le docteur John Lee, illustre médecin et auteur à succès qui a contribué à l’avancée des travaux de recherche autour des applications médicales de la progestérone.

La dominance en œstrogène fait référence à une situation dans laquelle l’homme ou la femme ont beaucoup plus d’oestrogènes que de progestérone, ce qui cause un déséquilibre hormonal qui se traduira dans les faits par plusieurs symptômes plus ou moins incommodants. Bien que les niveaux d’œstrogène chez l’homme soient faibles voire anecdotique, il peut arriver qu’il subisse les signes de la dominance en oestrogènes lorsqu’il accuse un manque sévère en progestérone. La principale cause de la dominance en œstrogène chez l’homme est liée à son environnement et à son alimentation.

En effet, l’exposition aux xénoestrogènes et aux phytoestrogènes expliquerait l’écrasante majorité des cas de dominance constatés chez les hommes. Ces substances chimiques imitent en effet les hormones au niveau des différents récepteurs, causant ainsi des réactions similaires à plus faible intensité. On retrouve ces « hormon like » dans l’alimentation, mais aussi dans l’air que nous respirons.

Parallèlement aux facteurs environnementaux, la dominance en oestrogènes serait également favorisée par l’alcoolisme, l’obésité, le stress chronique ou encore le dysfonctionnement glandulaire, notamment au niveau des surrénales qui contribuent à la sécrétion de progestérone chez l’homme en soutien aux testicules. Ainsi, plutôt que de doser uniquement la testostérone, les hommes devraient également s’intéresser à la concentration plasmatique en progestérone lorsqu’ils suspectent un déséquilibre hormonal et qu’ils observent les symptômes cités précédemment. En réalité, c’est tout l’arsenal hormonal qui doit être pisté : les oestrogènes, la testostérone, la progestérone, le cortisol, la DHEA, les hormones thyroïdiennes…

En plus de tester les niveaux de testostérone, les hommes devraient également envisager d’avoir testé d’autres hormones pour obtenir une image plus claire de ce qui se passe dans leur corps. Cela inclut les œstrogènes, la progestérone, le cortisol, la DHEA et les hormones thyroïdiennes. L’équilibre hormonal est comparable à un puzzle Jigsaw : dès qu’une pièce n’est pas à sa place, l’ensemble ne peut fonctionner correctement.

Les effets de la progestérone sur l’homme

La progestérone chez l’homme est produite dans la glande surrénale et dans les testicules. Les niveaux de production des hommes ne varient pas sur un cycle comme ils le font chez les femmes, bien qu’il existe différents facteurs comme l’alimentation, le stress et la fatigue qui peuvent affecter la production de progestérone de la même manière que d’autres hormones peuvent être influencées.

La progestérone a plusieurs effets sur la santé de l’homme. Elle permet de réguler la température corporelle, de relaxer les muscles lisses des bronches dans le traitement de l’asthme ou de l’apnée du sommeil et de prévenir certains troubles du sommeil comme l’insomnie. La progestérone joue également un rôle dans la prévention de l’ostéoporose.

Certaines études scientifiques suggèrent d’utiliser la progestérone dans le traitement de la sclérose en plaques. Au fur et à mesure que la progestérone diminue dans le corps avec le vieillissement, la progestérone peut subir une hypertrophie qui complique la miction. Prise naturellement ou administrée de façon thérapeutique, la progestérone aide à contrôler de la taille de la prostate et à prévenir les dysfonctionnements qui peuvent résulter de l’hypertrophie.