Les effets de la progestérone chez les femmes

Le terme « progestatif » fait référence à toute substance qui provoque une partie ou la totalité des effets de la progestérone. Il est également utilisé dans certains cas pour désigner la progestérone fabriquée en laboratoire et que l’on retrouve par exemple dans les contraceptifs oraux ou encore dans le traitement hormonal de substitution (THS).

La progestérone de synthèse est généralement fabriquée à partir d’une substance que l’on appelle la diosgénine et que l’on isole de l’igname sauvage ou du soja. Le processus de transformation implique un passage de cette substance à la prégnénolone puis à la progestérone. Les effets de la progestérone sont nombreux : il est tout simplement impossible de faire dans l’exhaustivité dans la mesure où certaines propriétés sont méconnues ou incertaines alors que d’autres manquent de preuves cliniques. Aménorrhée, infertilité, symptômes de la ménopause, baisse de la libido, infertilité, douleurs mammaires… ce papier démêle le vrai du faux des effets biologiques de la progestérone chez la femme.

La progestérone pour traiter l’aménorrhée, l’infertilité et les symptômes de la ménopause

  • La progestérone est particulièrement efficace pour le traitement de l’aménorrhée. L’absence de règles dans le cycle menstruel de la femme répond favorablement à une supplémentation en progestérone par voie orale couplée à l’application d’un gel progestatif dans le vagin. L’utilisation de la progestérone micronisée pour contrer l’absence de menstruations est approuvée par la Food & Drugs Administration (FDA). Le gel de progestérone bénéficie également de cette approbation ;
  • La ménopause est une étape délicate dans la vie d’une femme. En effet, l’arrêt de la sécrétion des ovaires et les dysfonctionnements hormonaux qui en résultent ne sont pas sans effets. Si certaines ont la chance de vivre cette période sans se soucier outre-mesures de ses symptômes (ménopause silencieuse), d’autres souffrent de signes cliniques très incommodants, voire handicapants qui vont sérieusement entamer la qualité de vie au quotidien. Dans certains cas, le médecin pourra prescrire un traitement hormonal substitutif (THS) à base d’oestrogènes et de progestérone en concertation avec sa patiente qui doit être mise au courant des effets secondaires qui peuvent découler de cette supplémentation. De nombreuses études scientifiques sérieuses montrent que la progestérone protège et limite les effets secondaires des estrogènes dans le cadre d’une supplémentation hormonale destinée à soulager les bouffées de chaleur, la prise de poids, l’irritabilité, la baisse de la libido, l’insomnie, la déprime, la sécheresse vaginale, les maux de tête, etc.
  • Le traitement de l’infertilité : le gel intravaginal à base progestérone est également approuvé par la FDA pour son efficacité dans le traitement de certaines formes d’infertilité chez la femme. Des recherches suggèrent que l’application de la progestérone en intravaginal ainsi que son injection dans le muscle favoriseraient la grossesse chez certaines femmes qui peinent à tomber enceintes.

Certains effets « probables » de la progestérone

  • Il semblerait que la progestérone soit efficace contre l’hyperplasie de l’endomètre. En effet, l’application de la progestérone dans le vagin réduirait l’épaississement anormal de l’endomètre chez les femmes qui suivent une thérapie à base d’estrogènes. D’autres recherches suggèrent que l’application de la progestérone aiderait à limiter les saignements vaginaux chez les femmes en période de préménopause qui souffrent d’une hyperplasie endométriale non cancéreuse ;
  • Le soulagement des douleurs mammaires d’origine non cancéreuses : la progestérone concourrait à réduire la mastodynie et la sensibilité des seins chez les femmes atteintes de maladies non cancéreuses ;
    Certains praticiens suggèrent que l’application de la progestérone en gel par voie intravaginale réduirait le risque d’accouchement prématuré chez la femme qui présente un risque élevé d’une naissance avant les 9 mois ;
  • Prévenir la perte osseuse (ostéoporose) : certaines recherches suggèrent que l’application de la progestérone sur la peau pendant au moins deux ans augmenterait la densité minérale osseuse chez la femme ménopausée qui accuse des carences hormonales. Attention : il semblerait que la combinaison de la supplémentation en progestérone et de la consommation du lait de soja (qui contient de l’isoflavone) entraînerait une perte osseuse plus élevée qu’avec un traitement hormonal seul.

Quelques effets incertains de la progestérone

Par le passé, certaines propriétés ont été attribuées à la progestérone sans que les études cliniques n’aient pu les démontrer jusqu’à présent. En voici une liste non-exhaustive :

  • Le soulagement des symptômes du sevrage : la progestérone serait efficace pour soulager les symptômes de sevrage à certains médicaments comme le diazépam (Valium), l’Alprazolam (Xanax), le Temazepam (Restoril) et d’autres ;
  • Les fausses couches : de nombreuses études se sont intéressées à ce phénomène sans être capables de prouver définitivement l’apport de la progestérone pour réduire le risque de survenue d’une fausse couche ou d’anomalies congénitales (amniocentèse) ;
  • Le syndrome prémenstruel : les études cliniques divergent sur ce point. Certaines suggèrent que la supplémentation en progestatifs réduirait drastiquement les symptômes du syndrome prémenstruel (SPM), d’autres ne font état que d’effets anecdotiques ;
  • L’irritation vaginale : l’application de la progestérone ne semble pas améliorer substantiellement les symptômes de la sclérose vulvaire, même si certains cas de soulagement ont été rapportés.
  • Les maladies cardiaques : les premières recherches qui se sont intéressées à l’effet de la progestérone sur le cœur suggèrent que l’hormone ovarienne peut augmenter l’endurance lorsqu’elle est prise par voie orale chez les femmes atteintes d’une maladie cardiaque ou qui ont déjà subi une crise cardiaque ;
  • Le traitement ou la prévention de certaines allergies ;
  • Le traitement de la baisse de libido ;
  • La fatigue passagère et l’asthénie ;
  • L’hypoglycémie.

Les interactions possibles avec la progestérone

Les œstrogènes interagissent avec la progestérone. La progestérone agit en limitant certains effets secondaires des oestrogènes. Toutefois, il semblerait que la progestérone agisse également en tempérant quelques effets positifs de l’œstrogène.