L’équilibre hormonal au cours du cycle menstruel repose sur l’interaction de l’oestrogène et de la progestérone: grossesse et progestérone sont intimement liées. Les ovaires contiennent des milliers de follicules qui se développent au début de chaque cycle sous l’influence de l’hormone folliculostimulante (FSH) pendant la phase folliculaire.
En conséquence, la production des oestrogènes est démultipliée, ce qui cause une multiplication des cellules de l’endomètre. Cette membrane qui tapisse l’intérieur de l’utérus s’épaissit progressivement pendant les deux premières semaines du cycle menstruel, ce qui la rend apte à recevoir un embryon si la fertilisation a lieu. Lorsqu’un des follicules arrive à maturité, il libère l’ovule qu’il renferme : c’est l’ovulation.
Ce follicule forme alors une tâche jaune sur l’ovaire : c’est ce qu’on appelle le corps jaune. Il produira la progestérone qui va alors équilibrer les effets de l’œstrogène sur l’endomètre. Ce dernier devient « sécrétoire » et donc capable de produire des substances qui favoriseront l’implantation de l’embryon ainsi que sa survie.
La Docteure Katharina Dalton, anciennement employée par le Huntington Reproductive Center avant son décès en 2004, a démontré il y a plusieurs décennies que toute déficience du corps jaune et donc de progestérone à ce moment très sensible causera très probablement une fausse couche dès le début de la grossesse. Pour maximiser les chances de la poursuite de la grossesse, le médecin prescrira une supplémentation en progestérone bio-identique dès l’ovulation et pendant trois mois, en attendant que le placenta ne prenne le relais au début du second trimestre.
La supplémentation en progestérone qui vise à booster la fertilité de la femme se fait par voie injection, par voie vaginale (suppositoires vaginaux), par gel vaginal ou encore par voie orale. La voie transdermique (crème à appliquer sur la peau) connait un certain succès, notamment aux Etats-Unis, grâce à ses effets secondaires moins incommodants.
Certains médecins et professionnels de la santé suggèrent qu’une application transdermique « améliorée » maximiserait l’action des crèmes de la progestérone. Il s’agit d’appliquer la crème localement sur la muqueuse, ce qui améliorerait son absorption.
Utrogestan : indications et effets-secondaires
Utrogestan est un progestatif qui se présente sous forme de capsules molles qui peuvent être administrées par voie orale ou vaginale. C’est sans doute le médicament le plus prescrit en France en supplémentation progestative pour favoriser l’implantation de la grossesse. Il est disponible en pharmacie uniquement sur prescription médicale.
Utrogestan est indiqué dans divers problèmes gynécologiques comme les troubles menstruels secondaires et les troubles de l’ovulation, les douleurs avants les menstruations, les saignements vaginaux, certaines pathologies sans gravité au niveau des seins ainsi que dans le traitement des nombreux signes cliniques de la ménopause en association avec les oestrogènes.
La voie vaginale sera surtout préconisée dans le cadre d’une fécondation in vitro pour favoriser la grossesse, notamment en cas d’avortement répété ou d’insuffisance ovarienne qui conduit à une carence en progestérone. Dans tous les autres cas, c’est la voie orale qui est employée par les médecins.
La dose journalière recommandée et le mode d’administration diffèrent selon le trouble traité. Elle ne doit toutefois pas excéder la dose maximale de 200 mg par jour. Comme tous les médicaments, Utrogestan peut provoquer quelques effets indésirables, notamment s’il est administré par voie orale. Des vertiges, une somnolence diurne, un manque d’énergie et une fatigue légère ont été rapportés. Utrogestan peut dans certains cas écourter le cycle menstruel ou entraîner des saignements en dehors des règles. Aucun effet secondaire n’a par contre été décelé lors d’une prise par voie vaginale.
Chez la femme enceinte, Utrogestan ne peut être administré que pendant les trois premiers mois de la grossesse avant que le placenta n’assure la production de la progestérone. Il reste à noter que la prise d’Utrogestan n’exclut pas le risque d’une fausse couche, dans la mesure cette dernière est provoquée la plupart du temps par des accidents génétiques.
Le point sur les crèmes à la progestérone
Le docteur John Lee, auquel nous avons consacré un article biographique, recommande dans ses ouvrages d’utiliser la crème à la progestérone à partir de l’ovulation et poursuivre son application pendant au moins trois mois, à moins que les règles ne se déclenchent.
Attention : si elle n’est pas prise correctement, la crème à la progestérone peut très bien vous empêcher de tomber enceinte.
Du premier jour du cycle menstruel jusqu’à l’ovulation, les estrogènes jouent un rôle crucial dans l’implantation de la grossesse : ils font épaissir l’endomètre et produisent l’ovulation. Si un apport en progestérone vient concurrencer l’œstrogène, l’endomètre ne pourra pas accueillir l’ovule fécondé et sera évacué avec les règles suivantes.
Voilà pourquoi la crème à la progestérone ne doit être appliquée qu’après l’ovulation sauf avis contraire de votre médecin. Les femmes qui utilisent les crèmes à la progestérone pour des problèmes de stérilité ou de fausses couches se font généralement suivre par des professionnels de la santé ou par des conseillers en santé hormonale.
Bien que cette observation ne soit encore qu’à l’état d’hypothèse, quelques médecins suggèrent qu’une administration transdermique « améliorée » donnerait de meilleurs résultats. En effet, de nombreux professionnels de la santé ont observé que l’application de la crème à la progestérone sur les muqueuses utérines et vaginales améliorait l’absorption de la crème comparativement à une application sur la peau. « Les hormones absorbées par les muqueuses vaginales pénètrent dans le même plexus veineux pelvien que celui dans lequel les ovaires déversent habituellement leur contenu », explique le docteur Joseph Mercola, médecin ostéopathe à Chicago.
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