Les hormones de substitution pendant la ménopause

Comme des millions de femmes à travers le monde, vous souffrez des nombreuses gênes qui accompagnent la ménopause ? Vous êtes sujette aux fameuses bouffées de chaleur invalidantes, aux douleurs articulaires, à la sécheresse vaginale, à l’irritabilité, à la nervosité et autres troubles de l’humeur et du sommeil, à la dépression, aux sueurs nocturnes, à l’atrophie de la muqueuse génitale ou encore à la baisse de la libido ?

Votre médecin pourra donc envisager de vous prescrire un traitement hormonal substitutif (THS), à fortiori si vous présentez des risques élevés d’ostéoporose ou de maladies cardio-vasculaires.

D’un autre côté, l’impossibilité de prendre d’autres traitements pour des raisons de santé peut également motiver la prescription d’un THS. Focus sur cette facette particulière de la relation entre hormones et ménopause.

Qu’est-ce que le traitement à base d’hormones de substitution contre la ménopause ?

La production de l’estrogène et de la progestérone naturelle par les ovaires cesse au moment de la ménopause. Le traitement d’hormones de substitution consiste tout simplement à remplacer les hormones secrétées par les ovaires lorsque vous aviez vos règles : l’estrogène tout au long du cycle et la progestérone dans la 2e moitié du cycle jusqu’aux règles suivantes.

L’estrogène est l’hormone qui agit sur les troubles climatériques et qui prévient l’ostéoporose.

Attention : la prise de l’œstrogène sans progestérone augmente considérablement le risque de développer un cancer de l’utérus. L’association entre les deux hormones est donc vitale.

Contrairement à ce que véhiculent certaines publicités mensongères, le THS ne ralentit en aucun cas le vieillissement de l’organisme. Il agit « seulement » contre les signes gênants et invalidants de la ménopause.

Les estrogènes peuvent être administrés sous forme de comprimés (Estreva, Estrofem, Oromone, Progynova, Provames, Premarin), de patch (Climara, Estraderm, Menorest, Dermestril), de gel (Oestrodose, Oestrogel, Delidose) ou de solution nasale (Aerodiol).

Les estroprogestatifs sont également disponibles sous forme de comprimés (Activelle, Avadene, Climene, Divina), de patch (Estalis, Femseptcombi) ou de tibolone (Livial).

Pourquoi prendre des hormones substitutives pendant la ménopause ?

Le spécialiste prescrira le THS aux femmes qui souffrent de symptômes climatériques incommodants qui atteignent la qualité de vie.

Le médecin doit bien sûr informer la patiente des risques tout en effectuant une réévaluation régulière du traitement une fois par an au minimum.

Le THS est prescrit pour la durée la plus courte possible : le médecin pourra ordonner la suspension temporaire du traitement après une année pour contrôler l’intensité et la persistance des symptômes.

Il faut savoir que tout symptôme se produisant avant l’arrêt des règles est le signe d’un déséquilibre hormonal et non de ménopause. Le traitement sera alors différent.

Le traitement hormonal de substitution (THS) est-il dangereux pour la santé ?

C’est une question qui revient beaucoup parmi les femmes qui approchent de la ménopause.

« Quand on commence à parler traitement hormonal avec une femme parce qu’elle est un peu dérangée par les symptômes de la ménopause, on a parfois quelques difficultés », explique le docteur Mireille Smets, gynécologue.

La première crainte soulevée par les femmes reste le cancer du sein. Est-elle pour autant justifiée ? Oui, lorsque le traitement dépasse 5 ans.

De nombreuses études ont montré que le traitement hormonal de la ménopause qui associe l’œstrogène et la progestérone augmente le risque de développer un cancer du sein par rapport à une femme ménopausée non traitée.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le risque s’accroit quel que soit le mode d’administration des estrogènes (par voie orale ou transdermique). Le risque reste également présent indépendamment du schéma d’administration des progestatifs (continu ou séquentiel). C’est donc tout naturellement que le THS est formellement contre-indiqué pour les femmes ménopausées qui ont un cas d’antécédent personnel de cancer du sein.

Le traitement de la ménopause par des hormones substitutives augmente également le risque de développer :

  • Une phlébite ;
  • Une embolie pulmonaire ;
  • Un infarctus du myocarde ;
  • Un accident vasculaire cérébral (AVC).

Ces pathologies sont graves et entament le pronostic vital. C’est pourquoi la prescription du traitement hormonal de substitution doit se faire après une longue concertation avec votre médecin traitant.