Hormones Œstrogènes: Phyto-œstrogènes, une alternative sans danger à l’œstrogène ovarien ?

C’est un terme que beaucoup de femmes commencent à creuser à l’approche de la ménopause, avec les premiers dérèglements de la production hormonale des ovaires. Les phyto-oestrogènes font partie de ces molécules d’origine végétale qui agissent dans le corps comme les œstrogènes naturellement produits par l’activité ovarienne.

Si leurs effets ont été mis en évidence par la science il y a plus de trois décennies, les médecins font état d’une affinité limitée avec les récepteurs corporels de l’œstrogène. En effet, elle est 100 à 1 000 fois moins importante que celle des hormones œstrogènes naturellement produites par les ovaires et celle des hormones synthétiques bio-identiques. L’efficacité des phyto-œstrogènes est très volatile en fonction de l’organisme hôte. L’équilibre hormonal, l’intensité de la carence et le type de phyto-estrogène ingéré sont également des facteurs décisifs.

Selon l’étude parue sur The Natural Pharmacist, les phyto-estrogènes peuvent agir dans les deux scénarios du dérèglement hormonal qui implique les estrogènes :

  • En cas de carence, les phyto-oestrogènes participent à combler une partie des besoins et à soulager les nombreux symptômes du manque ostrogénique comme les bouffées de chaleur localisées (au visage et au thorax), la sécheresse vaginale, l’atrophie de la muqueuse génitale, les troubles de l’humeur (dépression modérée, nervosité et irritabilité), la baisse de la libido, l’insomnie et les sueurs nocturnes ;
  • En cas d’excès, les phytoestrogènes agissent comme des régulateurs et bloquent partiellement les effets négatifs de cette surproduction. Ils interviennent ainsi pour soulager les symptômes de l’excès d’oestrogènes, notamment la « dépression agitée » et le risque de développer certaines pathologies graves.

Les plantes à œstrogène nourrissent les espoirs de la communauté scientifiques

Plus de 600 plantes à activité estrogénique ont été recensées dans le monde. C’est peu, à fortiori lorsque l’on sait que seules une dizaine d’entre elles contiennent assez d’hormones naturelles pour la production de compléments alimentaires riches en œstrogène.

La communauté scientifique s’intéresse tout particulièrement à ces plantes depuis environ deux décennies. Les espoirs sont énormes : il s’agit là de trouver une alternative moins intrusive et moins brutale au traitement hormonal substitutif (THS) qui est aujourd’hui largement considéré comme dangereux pour la santé de la femme ménopausée si le principe de la dose minimale pendant la durée la plus courte possible n’est pas respecté. En effet, le Traitement Hormonal de Substitution augmenterait les risques de développer des pathologies graves comme le cancer de l’endomètre, le cancer du sein, le cancer de l’utérus, la phlébite, un accident vasculaire cérébral (AVC) ou encore l’embolie pulmonaire.

Le soya (Glycine max) et les graines de lin (Linum usitatissimum) sont les plantes alimentaires les plus utilisées en tant que sources de phyto-oestrogènes. Pour ce qui est des plantes non-alimentaires, le trèfle rouge (Trifolium pratense) est particulièrement étudié par les chercheurs. Les composés phyto-oestrogéniques qui suscitent le plus l’espoir des chercheurs sont les isoflavones et les lignanes.

Les isoflavones et les lignanes : les hormones oestrogènes les plus prometteurs

Les isoflavones regroupent plusieurs substances similaires comme la génistéine et la daidzéine que l’on retrouve principalement dans le soya et le trèfle rouge en des quantités différentes. Les isoflavones affichent une bonne affinité avec les récepteurs d’oestrogènes. Leur intérêt pour la médecine est crucial : les isoflavones seraient efficaces pour la réduction des nombreux symptômes de la ménopause, notamment la réduction du taux de cholestérol, la prévention de l’ostéoporose mais aussi du cancer.

On compte plusieurs centaines de types de lignanes dans le monde végétal. Elles affichent toutefois une affinité moindre avec les récepteurs oestrogéniques comparativement aux isoflavones. Les lignanes doivent préalablement être métabolisées par les bactéries intestinales avant de devenir actives. Les graines de lin sont la première source alimentaire de lignanes. Une portion de 100 g de graines de lin compte environ 290 mg de lignanes. Contrairement à ce qui est véhiculé dans certains forums, l’huile de lin ne contient pas de lignane et ne peut donc pas remplacer les graines dans l’optique d’un apport en œstrogène. Les graines de lin seraient surtout efficaces pour la prévention d l’ostéoporose après la ménopause et la régulation du taux de cholestérol.

Les huiles essentielles « hormon-like » pour soulager les dérèglements hormonaux

Depuis que deux études américaines menées en 2000 puis en 2002 et publiées dans le Journal of American Medical Association ont mis en exergue le risque accru pour les femmes d’être victimes d’infarctus, d’AVC, de cancer de l’ovaire et d’embolie pulmonaire à la suite d’un THS mal dosé, l’activité de recherche pour trouver d’autres alternatives aux hormones naturelles féminines a connu un certain dynamisme, notamment en ce qui concerne les phyto-oestrogènes.

Le docteur Petrovic de l’Institut de Recherche en Santé de Serbie a élaboré un complexe regroupant cinq huiles essentielles qu’il appelé POE. Ce dernier a été testé à l’occasion de nombreuses études cliniques menées en Serbie et en Croatie. L’étude la plus aboutie a été menée sur deux groupes de femmes. Le premier groupe a été traité avec des hormones de synthèse, les autres avec le complexe POE.

Les conclusions font état de plusieurs effets secondaires pour les hormones synthétiques comme la prise de poids, l’augmentation des risques de prolifération cellulaire anarchique (cancer) notamment au niveau du sein, des saignements utérins, des douleurs de poitrine, des maux de type migraine, des signes de dépression, etc. Avec le mélange d’huiles essentielles, aucun de ces signes cliniques n’a été observé, si ce n’est de légers signes de déprime.

Le POE est composé d’Angelica archangelica, Hypericum perforatum, Chamænerion angustifolium, Achillea millefolium, Soja et Mentha piperita. Il concourt également à la réduction du risque d’apparition de l’ostéoporose conséquence à une carence en œstrogène de plus de 50%, surtout chez les femmes ménopausées. Le complexe POE prend la forme d’un liquide à verser en gouttes sur un morceau de sucre à prendre après les repas.