Les œstrogènes et les femmes

Bien des légendes urbaines sont véhiculées à propos de l’estrogène. L’hormone féminine par excellence que l’on retrouve en petites quantités chez l’homme intervient dans un grand nombre de fonctions physiologiques et conditionne à bien des égards la vie de la femme.

L’excès d’œstrogène cause des douleurs inhabituelles dans les seins, des fibromes utérins et une fatigue passagère ou chronique. La carence en œstrogène implique les fameux signes cliniques de la ménopause. Enfin, le traitement hormonal de substitution basé quasi-exclusivement sur ces hormones (sans associer œstrogène et progestérone) augmente substantiellement les risques de développer certaines formes de cancer ainsi que d’autres pathologies graves. C’est dire si le taux d’œstrogène est vital chez la femme.

Avant-propos : qu’est-ce qu’une hormone ?

Nous avons appris à juste titre à nous concentrer sur les facteurs externes qui favorisent notre bonne santé comme l’alimentation, la qualité du sommeil, l’exercice physique, etc. Il ne faut toutefois pas négliger les facteurs internes comme les hormones qui ont un impact considérable sur notre état de santé.

L’hormone est une molécule porteuse d’un message qui est produite par le système endocrinien en réaction à une stimulation afin d’être diffusée dans l’organisme. Les hormones peuvent être de nature humaine ou animale, mais aussi de nature végétale ou synthétique. Les hormones animales sont secrétées par des glandes spécialisées et diffusées par le système circulatoire sanguin ou lymphatique. Lorsqu’elles ont été utilisées ou dégradées par l’organisme, elles sont alors éliminées par les selles et les urines. Chez les végétaux, les hormones sont soit véhiculées par la sève, soit transportées activement par les cellules, voire diffusées par le biais des parois ou vers l’extérieur avec une émission du gaz.

Les hormones ont une fonction de communication, mais à l’inverse du système nerveux qui communique très vite et dans l’instant, les hormones sont très lentes et se répandent en continu de façon diffuse. Elles régulent les activités d’un ou de plusieurs organes dont elles modifient les comportements et les interactions. Si les hormones ont une taille microscopique, elles jouent un rôle constant dans la façon dont fonctionne notre corps. Elles sont les messagers chimiques qui voyagent par l’intermédiaire de notre sang à travers tous les organes et les tissus corporels. Elles interfèrent dans de nombreuses fonctions organiques comme le stockage des graisses, la libido, le niveau d’énergie, la santé du cerveau, le cycle du sommeil, l’humeur ainsi que de nombreuses autres fonctions vitales.

Ce qu’il faut savoir sur les œstrogènes

Les œstrogènes sont un groupe de stéroïdes qui assurent la fonction d’hormone sexuelle femelle primaire. Produits par les follicules des ovaires et le placenta, les œstrogènes peuvent également être secrétés en petites quantités par le foie, la glande surrénale, les seins et le tissu adipeux. Ces sources accessoires d’œstrogène jouent un grand rôle lors de la post-ménopause lorsque les ovaires arrêtent de fonctionner.

On compte trois types d’œstrogène : l’estradiol, l’estriol et l’estrone. Ces hormones trouvent leur origine dans les androgènes qui subissent l’effet des enzymes. Particulièrement plébiscités dans le traitement hormonal substitutif (THS) afin de soulager les nombreux symptômes de la ménopause, les œstrogènes doivent impérativement être pris en complément de la progestérone. C’est en tout cas ce qui ressort des conclusions de nombreuses études cliniques qui ont fait état d’une accroissement significatif du risque de développer un cancer du sein, un cancer de l’utérus, une phlébite, un accident vasculaire cérébral (AVC) ou une embolie pulmonaire lorsque le traitement se base quasi-exclusivement sur les oestrogènes sur des durées qui dépassent les 5 ans.

L’écrasante majorité des symptômes de la ménopause est conséquente à la carence en estrogènes. Il s’agit notamment des bouffées de chaleur, de la sécheresse vaginale, de l’atrophie de la muqueuse génitale, des sueurs nocturnes, de la prise de poids, de la baisse de la libido, des troubles du sommeil (insomnie et somnolence diurne) et des troubles de l’humeur (déprime à dépression modérée).

Le sport et l’alimentation saine : les garants d’un taux d’œstrogène optimal chez la femme

Le meilleur moyen de lutter contre les déséquilibres hormonaux reste finalement de se nourrir correctement et de pratiquer régulièrement et sans excès l’exercice physique. Les œstrogènes n’échappent pas à cette règle. Cette hormone considérée comme féminine par excellence est aussi présente chez l’homme à des niveaux bien sûr beaucoup moins élevés.

Chez la femme, l’estrogène régule le cycle de la fertilité. Chez l’homme, elle joue un rôle important dans la libido. Que ce soit chez la femme ou chez l’homme, les estrogènes participent également à d’autres processus comme la récupération musculaire et la régénération du cerveau. Des études scientifiques qui restent à confirmer laissent entrevoir un rôle dans le stockage des graisses dans le corps. En convertissant la testostérone en oestradiol qui est une forme d’œstrogène lors de la pratique physique trop intense.

Comment bien ajuster le niveau d’œstrogène chez la femme ? En dehors de la ménopause et des périodes qui la précédent comme la pré-ménopause et la péri-ménopause, une alimentation saine et équilibrée et une pratique sportive régulière et modérément intense sont les premiers réflexes à acquérir. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la nourriture riche en phyto-estrogène comme le soja doit être prise avec parcimonie pour éviter la fameuse dépendance à l’estrogène qui peut causer de nombreux signes cliniques incommodants comme l’agitation et l’irritabilité. Notons que ces symptômes tendent à s’exacerber lorsque l’excédent d’estrogène est couplé à une carence en progestérone.