Le terme « œstrogène naturel » est largement sujet à débat. Si la grande majorité des hormones commercialisées sous cette étiquette sont issus d’une matière première effectivement naturelle, les processus de fabrication qui s’en suivent aboutissent à des produits finis différents de la matière de base.
Pour autant, ils ne sont pas tous dangereux pour la santé de la femme. Les estrogènes naturels commercialisés présentent des effets secondaires différents en fonction de leur composition moléculaire et de leur degré de similitude avec l’hormone humaine. Quels sont les effets secondaires des œstrogènes naturels ?
Qu’appelle-t-on « hormones naturelles » ?
Mais qu’appelle-t-on au juste une hormone naturelle ? Pour la majorité des médecins, c’est tout simplement une hormone produite par l’organisme humain. Pour le traitement hormonal de substitution de la ménopause chez la femme, c’est le 17 Bêta-Estradiol, hormone synthétisée chimiquement, qui remplace l’hormone la plus produite par les ovaires. Pour certains professionnels de la santé, le terme « naturel » englobe ce qui est produit par l’humain, mais aussi par la nature.
Les hormones naturelles sont présentées comme des substances naturelles inoffensives qui causent le plus souvent moins d’effets secondaires que leur pendant synthétique. La confusion autour du terme « naturel » est la cause de beaucoup d’incompréhension de la part des femmes ménopausées qui souffrent de bouffées de chaleur, de sécheresse vaginale, de sueurs nocturnes, de troubles de l’humeur et de troubles du sommeil. Lorsqu’elles souhaitent éviter le Traitement Hormonal Substitutif (THS) ou lorsqu’elles présentent des antécédents de santé incompatibles avec ce traitement, les femmes ménopausées partent à la quête des hormones naturelles. Pour pallier cette confusion, on préférera des termes plus spécifiques comme « bio-identique » ou « non bio-identique ».
Insomnie, baisse de la libido, atrophie de la muqueuse génitale, sautes d’humeur, montées de chaleur, irritabilité, nervosité, déprime… les signes cliniques de la ménopause sont souvent incommodants et poussent la femme à s’enquérir sur toutes les possibilités thérapeutiques qui peuvent la soulager. Encore une fois, la quête de l’hormone naturelle doit être nuancée. Le Premarin ou le Provera peuvent être présentés comme des médicaments contenant des œstrogènes naturels. Si l’on se réfère à leur origine, votre pharmacien aura raison de les qualifier de « naturels ». L’un provient de l’urine de juments gravides, l’autre est dérivé du soya ou de l’igname sauvage. De ce fait, ces médicaments ont une base naturelle mais subissent par la suite des processus de fabrication qui aboutit à des produits finis qui différents à des degrés divers de la matière première.
Qu’est-ce que l’œstrogène bio-identique ?
C’est tout simplement une hormone qui a exactement la même configuration moléculaire que l’estrogène fabriqué par les ovaires dans le corps humain.
Les molécules de stérols que l’on retrouve dans les plantes sont manipulées en laboratoire pour produire des hormones bio-identiques de synthèse avec un point de départ végétal. Lorsque l’hormone est bio-identique, qu’elle soit naturelle ou synthétique, elle enverra le même message que celui que prévoit son récepteur.
A contrario, l’hormone non bio-identique agira comme un imposteur hormonal avec un risque accru de causer des effets secondaires parfois graves. Estrace, Estrogel et Estraderm sont des médicaments qui contiennent des œstrogènes bio-identiques. En somme, plutôt que de demander à votre médecin ou pharmacien si les hormones prescrites sont naturelles ou synthétiques, demandez-lui si elles sont bio-identiques ou non bio-identiques.
Quels sont les effets secondaires des œstrogènes bio-identiques ?
L’Estrace contient de l’œstradiol qui fait épaissir l’endomètre pendant le cycle menstruel et qui stimule la multiplication cellulaire. Cette dernière peut prendre une forme anarchique ou désordonnée et augmenter les risques de développer un cancer du sein, notamment dans les cellules affaiblies génétiquement pour des raisons diverses comme la pollution, le stress, la mauvaise alimentation, etc. D’un autre côté, les estrogènes pris sous forme de pilule sont particulièrement agressifs pour le foie. C’est pour cette raison que les praticiens préfèrent prescrire des hormones bio-identiques par voie transdermique (crème, gel, patch ou timbre à appliquer sur la peau). Il faut également savoir que les estrogènes non couplés à la progestérone sont encore plus susceptibles d’augmenter le risque de développer un cancer.
Quid des phyto-estrogènes ?
Ces substances collectées dans les plantes ont un effet œstrogénique doux. Si à la base, ces hormones ne sont différentes des hormones humaines, l’évolution de la faune au cours de millions d’années a fait que les facteurs œstrogéniques des plantes sont progressivement devenus reconnus par nos récepteurs cellulaires. Au vu de leur effet doux et non intrusif, les phyto-estrogènes n’induisent pas un risque accru de cancer.
Des recherches sont actuellement menées dans l’homéopathie pour se prononcer sur la possibilité de remplacer les œstrogènes puissants comme l’œstradiol et l’œstrone par les phyto-estrogènes.
Attention : bien qu’ils soient assimilés à des œstrogènes très faibles, les phyto-estrogènes n’en sont pas moins des hormones. Evitez d’en surcharger votre corps sans l’avis de votre médecin. Si vous êtes à dominance œstrogénique à cause d’un foie lent ou d’une carence en progestérone, vous pourriez faire accentuer cette dominance à l’œstrogène.
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