L’œstrogène : les effets secondaires de la carence et de l’excès

Œstrogène et progestérone rythment la vie de la femme depuis la puberté. Pour beaucoup, ce sont ces hormones qui font et défont les beaux jours ! Leur carence induit des symptômes particulièrement incommodants qui s’effacent au profit d’autres contretemps à l’occasion d’un traitement hormonal substitutif (THS).

Les œstrogènes sont largement considérés comme les hormones féminines par excellence, bien qu’on relève des taux anecdotiques chez l’homme. Ces hormones du groupe stéroïdes assurent la fonction d’hormone sexuelle primaire. Elles sont principalement secrétées par les ovaires. Ces derniers cessent toute activité à la ménopause, ce qui explique la carence observée ainsi que la cascade de symptômes qui vont des bouffées de chaleur localisées dans le visage, le cou et le thorax jusqu’à la dépression modérée, en passant par la sécheresse vaginale, les troubles de l’humeur ou encore la baisse de la libido.

Pour maintenir un taux optimal d’œstrogènes dans le corps et éviter les effets secondaires et les signes cliniques conséquents à une carence ou à un excès, les professionnels de la santé recommandent une activité sportive régulière mais modérément intense ainsi qu’une alimentation saine et équilibrée.

Le comportement par certaines femmes qui consiste à exagérer les apports en phyto-œstrogène (œstrogène naturel) via le soja est nocif pour la santé lorsqu’il n’est pas cadré.

L’œstrogène et les troubles de l’humeur

Si les évènements externes ont une grande part de responsabilité dans le déclenchement de l’état dépressif, les facteurs internes comme la déficience en œstrogène sont également décisifs.En effet, les femmes qui subissent une carence hormonale en estrogène à l’occasion par exemple de la ménopause, de la pré-ménopause ou d’un autre facteur organique souffrent le plus souvent de réveils en pleine nuit avec à la clé des pensées négatives à propos du vieillissement, de la maladie, des enfants, de la féminité, etc.

Les œstrogènes sont intiment liés à certaines fonctions du cerveau. Ils agissent sur l’humeur, mais aussi la mémoire, l’apprentissage et la concentration. Une carence en estrogène peut également déclencher le vieillissement prématuré de la peau, la perte de son élasticité ainsi que la survenue de l’ostéoporose ou encore de certaines maladies cardiovasculaires. Les conséquences de la carence en estrogènes sur la femme sont principalement dues à l’influence de ces hormones sur les neurotransmetteurs du cerveau, notamment de l’adrénaline, de la sérotonine, de la dopamine et du GABA.

Ce rôle des estrogènes est d’ailleurs appuyé par ce que certains praticiens appellent la « dépression agitée ». Cette dernière se manifeste par des épisodes dépressifs classiques avec la perte du plaisir et de l’envie, mais aussi par une agitation et une hyperactivité typiques de la dominance en œstrogène (excès hormonal). Les médecins recommandent dans ces cas une diminution progressive des doses administrées à l’occasion d’un Traitement Hormonal de Substitution (TSH) et prescrivent des crèmes à la progestérone (ou aux progestatifs bio-identiques) afin de contrebalancer la dominance en estrogènes et maîtriser ses symptômes.

Les femmes qui souffrent de troubles du sommeil et de l’humeur comme l’insomnie, la somnolence diurne, le coup de blues, la nervosité et l’irritabilité peuvent s’aider par l’activité physique régulière, une meilleure alimentation, des techniques de relaxation ainsi que des séances de luminothérapie dans le cas d’une exposition insuffisante à la lumière du jour pour des raisons propres au rythme de vie de la femme ou à sa zone géographique. Pour aller plus loin, consultez notre article « Les oestrogènes ont-ils un lien avec la dépression ? ».

Les effets secondaires des estrogènes naturels

L’expression « œstrogène naturel » est très souvent galvaudée dans les magazines féminins et les sites web spécialisés dans la santé de la femme. L’adjectif « naturel » est pourtant loin d’être explicite. En réalité, l’écrasante majorité des hormones commercialisées sous cette qualification proviennent effectivement d’une matière première naturelle.

Toutefois, les processus de fabrication sont tels que le produit fini ne partage souvent que très peu de choses avec la matière de départ. Ce n’est pas pour autant que toutes les hormones naturelles sont dangereuses. Les effets secondaires et les contre-indications sont fonction du degré de similitude de l’estrogène naturelle avec l’hormone fabriquée par les ovaires. Au terme « naturel », les praticiens préfèrent le qualificatif « bio-identique », plus précis et moins sujet à la confusion.

Une hormone bio-identique est une hormone qui a exactement la même configuration moléculaire que son « pendant humain ». L’œstrogène bio-identique peut être fabriqué à partir des molécules de stérols que l’on retrouve dans certaines plantes. Il faut savoir que l’hormone bio-identique envoie le même message que celui que prévoit son récepteur et jouera donc le même rôle que l’hormone humaine et ce, qu’elle soit naturelle ou synthétique. Plutôt que de demander à votre pharmacien si l’hormone est naturelle, demandez plutôt si elle est bio-identique car en théorie, toutes les hormones commercialisées sont issues d’un élément naturel. Elles ne sont toutefois pas toutes bio-identiques. Certaines agissent en effet comme un imposteur hormonal qui peut augmenter les risques d’une prolifération cellulaire anarchique (cancer de l’endomètre, cancer de l’utérus, etc.).

Les estrogènes bio-identiques ne sont pas dénués d’effets secondaires. L’Estrace qui contient de l’œstradiol épaissit l’endomètre pendant le cycle menstruel et peut provoquer la multiplication cellulaire désordonnée, déclencheur d’un cancer du sein par exemple. Ce risque est d’autant plus exacerbé si les cellules sont génétiquement affaiblies par la pollution, le stress, la mauvaise alimentation, etc. Le mode d’administration a également son importance. Les œstrogènes bio-identiques administrés sous forme de pilule sont agressifs pour le foie. Les médecins recommandent la voie transdermique (crème, gel, patch ou timbre à appliquer sur la peau) pour limiter les effets secondaires liés au mode d’administration.

Pour conclure, il faut savoir que tout traitement hormonal, même naturel et bio-identique, doit recevoir l’aval de votre médecin afin d’éviter les excès qui peuvent être dévastateurs pour la santé de la femme. Il faut garder en tête qu’un traitement mal dosé avec par exemple une non-association à la progestérone est le meilleur moyen d’augmenter substantiellement les risques de développer un cancer. Plus de détails sur notre article : « Les œstrogènes naturels : quels effets secondaires ? ».