La supplémentation en progestérone peut être prescrite par le médecin par voie orale pour traiter le syndrome prémenstruel (SPM), les irrégularités des menstruations par dysovulation ou anovulation, les mastopathies bénignes, la préménopause ou encore les signes cliniques incommodants de la grosse dans le cadre du traitement substitutif de la ménopause (TSM) en complément d’une supplémentation en oestrogènes.
Par voie vaginale, les suppléments progestatifs pourront être prescrits à l’occasion d’une insuffisance ovarienne, d’un appui de la phase lutéale dans les cycles de fécondation in vitro (FIV), etc. Mais est-ce que la supplémentation en progestérone cause le retard des règles ? Voici notre réponse à cette interrogation dans le cadre de notre série « Questions/réponses sur la progestérone ».
Un retard moyen de 4 jours
Outre les épisodes de somnolence diurne, la supplémentation en progestérone peut effectivement provoquer le retard des règles.
A partir du 14e jour du cycle menstruel, les cellules de la granulosa du corps jaune secrètent de la progestérone à plus forte dose afin de permettre à l’ovule de mûrir pour être fin prête à la fécondation. Les médicaments qui contiennent de la progestérone comme Utrogestan peuvent entraîner un retard des règles de quelques jours en raison de la présence de progestérone micronisée dans les capsules. La durée du retard peut varier d’une femme à l’autre, la moyenne étant de 4 jours après l’arrêt du traitement.
Au-delà de 5 jours de retard des menstruations, il est fortement conseillé de faire un test sanguin de grossesse. Pour résumer, une supplémentation en progestérone peut effectivement induire un retard des règles qui ne dépassent pas en général les 4 jours après l’arrêt du traitement.
Ecarter les causes probables des retards de règles répétés
Lorsque les règles se font attendre, il est essentiel d’écarter les autres causes probables, en dehors du progestatif. Si vos cycles sont réguliers, on considère qu’il y a retard lorsque les règles ne sont pas arrivées 3 à 5 jours après le jour « théorique ».
Chez les femmes qui présentent des cycles irréguliers, le retard est plus difficile à définir. On considère toutefois qu’une semaine après la date théorique constitue un retard même dans les cycles fortement volatiles. Le retard peut être lié à une perturbation hormonale causée par un changement environnemental (climat, literie, voyage) mais aussi par une émotion forte qui peut bloquer l’ovulation chez certaines femmes. L’arrêt de la pilule est également une cause fréquente de retard des règles.
Il faut également noter que les trois premières années des règles sont souvent marquées par de fortes irrégularités. Les régimes alimentaires drastiques qui impliquent une perte de poids rapide et conséquente peuvent également causer un retard de règles de plusieurs jours. Attention : c’est un signe d’alarme qui indique que votre corps souffre de cette perte de poids brusque.
Que faire quand les règles se font attendre ?
Un test de grossesse, sanguin dans l’idéal. Cela vous permettra d’écarter ou de confirmer l’hypothèse de la grossesse. Cet examen est remboursé par la sécurité sociale s’il est prescrit par un médecin. Dans l’absolu, l’absence prolongée des règles n’implique pas des conséquences graves pour votre santé. Elles vont sûrement réapparaître assez rapidement sans que vous n’ayez à faire quoi que ce soit. Naturellement, si votre retard s’étale sur plusieurs semaines, il est prudent de consulter votre gynécologue.
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