L’effet « calmant » de la progestérone est tout simplement décisif dans l’implantation de la grossesse et dans le maintien de l’embryon dans la paroi utérine. Elle contribue au développement de l’endomètre et du placenta, prépare le pelvis à l’accouchement, stimule le développement des tissus mammaires et surtout limite drastiquement les contractions et la lactation jusqu’au moment où elles deviennent vitales.
Si le « surplus » de progestérone est indispensable pour une grossesse normale, il devient problématique en dehors de la grossesse dans la mesure où il se manifestera par quelques effets déplaisants comme la constipation, les problèmes gastriques, la migraine, la somnolence… Est-ce que la somnolence fatigue ? C’est un point que nous allons aborder dans ce dossier spécial « Question/réponses sur la progestérone ».
Fatigue, lassitude et déprime : les symptômes du surplus de progestérone
Un trop plein de progestérone n’est pas sans effet sur l’organisme en dehors de la grossesse. En effet, l’effet calmant et tranquillisant peut très vite se muer en fatigue, sédation, somnolence diurne et déprime. C’est d’ailleurs pour cette raison que les médecins peuvent prescrire des progestatifs aux femmes qui souffrent d’épilepsie ou encore d’irritabilité de l’utérus.
En plus de la fatigue, le surplus de progestérone peut également provoquer une sensation de lassitude qui survient typiquement pendant la grossesse. Ce signe clinique reste bénin et ne constitue en rien un signe d’alarme. Selon le docteur Frederick R. Jelovsek, gynécologue et auteur à succès, un taux de progestérone anormalement élevé va transmettre des signaux cerveau pour ralentir les messages et ainsi causer un état quasi-léthargique.
La fatigue, le relâchement, la lassitude, les douleurs gastriques et les envies fréquentes d’uriner font partie de ce que l’on appelle les symptômes sympathiques de la grossesse.
Les autres causes de la fatigue
Cela étant dit, il faut bien sûr se garder de rattacher tout état de fatigue passagère ou d’asthénie à un excédent en progestérone. En effet, la fatigue est un symptôme très commun qui peut avoir plusieurs origines. Un travail physique important, une pression mentale insistante ou l’afflux massif et continue d’informations sensorielles expliquent une grande proportion des états de fatigue en dehors de tout déséquilibre hormonal.
Tous les types de fatigue ont en commun un déséquilibre entre la dépense et les moyens à disposition par le corps pour la pallier. La carence en fer chez la femme réglée est d’ailleurs une cause habituelle mais souvent insoupçonnée de fatigue. En effet, les pertes mensuelles non compensées par une alimentation équilibrée induit quasi-systématiquement une carence en fer (aussi appelée carence martiale) qui va se traduire par une fatigue importante. Ce déficit est plus commun qu’on ne le croit. Il toucherait en effet entre 10 à 15% de la population mondiale.
En somme, la fatigue reste une composante subjective et très personnelle. Si elle est « normale » pendant la grossesse ou à la suite d’une dépense physique, émotionnelle ou intellectuelle importante, elle ne doit en aucun cas se prolonger ou devenir chronique. La fatigue est un symptôme avec lequel de nombreuses femmes apprennent progressivement à vivre, refoulant ainsi un probable état dépressif qui pourrait à terme se traduire par des idées noires et des troubles de l’humeur de plus en plus graves.
« Toutes les affections ont comme symptôme commun la fatigue : de la carence en fer à l’endocardite en passant par l’hypothyroïdie, l’hépatite C ou le sida », rappelle le professeur Cabane, responsable de la consultation de la fatigue à l’hôpital Saint-Antoine de Paris. Dès que le repos devient inefficace et le sommeil peu réparateur, la consultation s’impose.
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