Qu’est-ce que la progestérone naturelle ? Bien sûr, nous retrouvons dans la nature de nombreuses plantes qui contiennent des composés de type progestérone et oestrogène. Il faut savoir qu’il n’y pas d’hormones spécifiques appelées « estrogènes ». Ce terme se réfère à un nom de classe qui regroupe une vingtaine de substances, les principales étant l’estrone, l’oestradiol et l’estriol.
Dans le cas de la progestérone, on ne recense qu’une seule hormone progestative fabriquée par le corps humain chez l’homme mais aussi chez la femme. C’est donc ce qu’on appelle la progestérone naturelle. Quelles sont les plantes qui en contiennent naturellement ?
Y a-t-il de la progestérone naturelle dans les plantes ?
Avant d’avancer, il faut retenir que peu importe les hormones de remplacement utilisées pour contrer une carence hormonale due à une sous-production ovarienne, il est crucial d’utiliser des hormones de substitution identiques à celles fabriquées par le corps humain. C’est une condition sine qua non pour que le corps puisse s’en servir et les métaboliser correctement. Autrement, les hormones substitutives seront perçues comme des imposteurs avec une batterie d’effets secondaires.
Aucune plante ne contient de progestérone identique à celle synthétisée par les ovaires, les glandes surrénales ou le placenta. Toutefois, les plantes contiennent un précurseur de la progestérone que l’on appelle la diogénine. Grâce à la similarité de cette molécule à la structure moléculaire des hormones stéroïdes, la diogénine contenue dans certaines plantes est la façon la plus directe, la plus facile et la moins chère pour obtenir des hormones bio-identiques naturelles dont les effets sont comparables à ceux de la progestérone naturelle produite par l’organisme.
Aujourd’hui, l’écrasante majorité des hormones bio-identiques que l’on retrouve sur le marché sont d’origine végétale, notamment issues du soya et de l’igname sauvage du Mexique. C’est le cas pour la progestérone, mais aussi les estrogènes et la DHEA.
Attention : toutes les hormones végétales ne sont pas bio-identiques. C’est par exemple le cas de l’acétate de médroxyprogestérone. C’est la substance qui peut résulter d’une manipulation excessive au laboratoire de la progestérone contenu dans le soya ou l’igname sauvage.
Des études cliniques qui abondent dans le sens d’une progestérone végétale utile
Les moyens de booster l’efficacité de la progestérone contenue dans les plantes sont toujours débattus par la communauté scientifique.
En effet, l’université de Chicago a récemment lancé un programme de recherche qui vise à mieux comprendre l’action de la progestérone végétale pour éventuellement l’envisager dans le traitement hormonal substitutif (THS) pendant la ménopause mais également pour traiter la carence en progestérone chez la jeune femme qui peut se traduire par des troubles du sommeil, des maux de tête, des sautes d’humeurs et des douleurs aux seins qui accompagnent les règles.
Une déficience de progestérone est également derrière le syndrome prémenstruel (SPM) qui cause une prise de poids ainsi que les fameuses « rages de chocolat ». La déficience en progestérone peut résulter d’un stress intense et durable qui induit la production de cortisol, la survenue de maladies comme le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) et l’anovulation, des niveaux d’hormone lutéinisante (LH) trop bas, l’hypothyroïdie ou encore un excès de prolactine. Les travaux de recherche sur la progestérone contenue dans les plantes comme le houblon, le trèfle violet et la patate douce sont donc très prometteurs.
La progestérone est utilisée dans les pilules contraceptives, les pilules du lendemain, les traitements contre l’endométriose et le traitement hormonal de substitution (THS).
Les chercheurs Joanna Burdette et Brian Murphy, tous deux en charge de cette étude et maîtres de conférences en chimie médicale et en pharmacognosie à l’université de Chicago s’intéressent tout particulièrement à une dizaine d’espèces de houblon, du trèfle violet, des fleurs de patate douce mais aussi du cornouiller. Si l’on sait aujourd’hui que ces plantes contiennent effectivement des quantités variables de progestérone, la science ne permet pas encore de décrire exactement leur mode d’action sur les récepteurs de progestérone. « Les études sur la capacité des végétaux à modifier les signaux des récepteurs à la progestérone sont rares malgré l’impact que cela pourrait avoir sur la santé des femmes », explique Brian Murphy.
L’intérêt de ces recherches est également lié aux interactions que peuvent avoir ces hormones d’origine végétale avec les médicaments qui contiennent des hormones. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la médecine par les plantes n’est pas sans danger lorsque les prescriptions ne reposent pas sur une base scientifique factuelle. Les hormones végétales peuvent perturber le fonctionnement naturel de l’organisme si les doses administrées ne sont pas maîtrisées, comme pour les médicaments pharmaceutiques. Cette recherche de l’université de Chicago devrait donc permettre d’améliorer les conditions de la phytothérapie pratiquée en automédication et permettre aux femmes de mieux appréhender les hormones d’origine végétale.
Dans une autre étude clinique (Milewicz, 1993), conclue cette fois-ci, des chercheurs ont démontré que le gattilier (ou Vitex) permettait une « amélioration remarquable des niveaux de progestérone pendant la phase lutéale ».
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