Les médicaments à base de progestérone sont prescrits aux femmes qui souffrent de divers dysfonctionnements qui ont pour origine commune une carence en progestérone. Cette dernière est une hormone sexuelle stéroïdienne produite par les ovaires (via le corps jaune ou corpus luteum), par le placenta à partir du 2e trimestre de la grossesse, par les glandes surrénales mais aussi par les testicules chez l’homme.
Les médicaments à base de progestérone comme Utrogestan, Biogaran ou encore Progestan sont indiqués pour le traitement des troubles de l’ovulation, les douleurs et hémorragies vaginales, le soulagement des symptômes de la ménopause ainsi que la maximisation de la fertilité de la femme qui souhaite concevoir un bébé. Le traitement en progestérone peut être administré par voie orale ou vaginale selon la visée recherchée.
Médicament en progestérone : voie orale ou vaginale ?
Le mode d’administration des progestatifs bio-identiques est important. La voie orale sera favorisée par le médecin pour le traitement des troubles menstruels secondaires aux troubles de l’ovulation, aux douleurs avant les règles, aux saignements, aux douleurs et aux pathologies sans gravité qui touchent les seins. La voie orale est également privilégiée au traitement des symptômes de la ménopause par le biais du traitement hormonal de substitution (THS). Ce dernier vise à soulager les signes cliniques incommodants chez la femme ménopausée comme les bouffées de chaleur, les sueurs nocturnes, la sécheresse vaginale, la baisse de la libido, la prise de poids, les troubles de l’humeur (dépression, irritabilité et nervosité) et les troubles du sommeil (insomnie notamment).
La progestérone vient réguler les effets des estrogènes. De nombreuses études ont mis en exergue la dangerosité d’un traitement hormonal exclusivement basé sur les oestrogènes. La voie vaginale sera favorisée par le médecin traitant lorsque l’objectif est de favoriser l’implantation de la grossesse. Les médicaments à base de progestérone visent également à augmenter la fertilité de la femme qui souffre d’insuffisance ovarienne ou qui a subi des avortements ou des fausses couches à répétition. Enfin, la voie vaginale est le mode d’administration indiqué dans le cadre d’une fécondation in vitro.
Si la dose journalière de la supplémentation en progestérone varie en fonction du trouble traité, elle ne doit pas dépasser les 300 mg par jour, sauf avis contraire de votre médecin qui le plus à même à identifier vos besoins.
Contre-indications et autres mises en gardes
Les médicaments à base de progestérone ne se vendent généralement pas sans ordonnance. Quel que soit le mode d’administration, les médicaments progestatifs comme Utrogestan ou Biogaran sont contre-indiqués chez les femmes qui présentent un dysfonctionnement hépatique grave.
De même, la prise de ces médicaments doit prendre en compte les risques liés à l’exercice d’activité qui exigent une grande concentration (conduite nocturne, manipulation d’objets tranchants, utilisation de machines industrielles, etc.). En effet, la prise d’un médicament à base de progestérone par voie orale peut induire des vertiges, une somnolence plus ou moins intense et des difficultés à se concentrer. Le médecin pourra se prononcer sur l’éventualité de diminuer les doses journalières ou de modifier la fréquence des prises pour convenir au mode de vie de la patiente.
Dans certains cas, les progestatifs peuvent écourter le cycle menstruel ou provoquer des saignements utérins en dehors des règles. La voie vaginale n’a, à ce jour, aucun effet secondaire connu et prouvé. Notons enfin que la prise d’un médicament à base de progestérone n’exclut aucunement le risque d’une fausse couche, dans la mesure où cette dernière peut être causée par un accident génétique en dehors donc de toute carence hormonale.
Mode d’emploi des médicaments à base de progestérone
La posologie varie selon le trouble à traiter. Pour traiter une insuffisance progestative, la posologie est de 200 mg en une prise ou 300 mg en deux prises sur une base quotidienne pendant 10 jours par mois et par voie orale. La prise intervient typiquement du 17e au 26e jour du cycle menstruel.
Dans le cadre d’un traitement hormonal substitutif, la posologie est de 200 mg en une prise ou de 100 mg en deux prises pendant 12 à 14 jours du cycle menstruel en association avec un oestrogène. Enfin, les progestatifs indiqués pour traiter les troubles de la fertilité et les menaces de fausse couche sont administrés par voie vaginale à raison de 200 à 600 mg par jour en plusieurs prises.