A quoi sert la progestérone ? D’abord à préparer le corps de la femme à l’implantation puis au déroulement de la grossesse. C’est le rôle premier de la progestérone. Cette hormone stéroïdienne est en effet capitale pour la fertilité de la femme, et c’est d’ailleurs ce qui explique l’importance de son suivi avant et pendant la grossesse.
Dans ce dossier destiné aux différents traitements à base de progestérone, nous allons traiter les points suivants : quand faire une analyse de progestérone ? Quelle est la posologie indiquée ? Quelles sont les conséquences de l’arrêt du traitement à base de progestatifs ? Quelle différence y a-t-il entre la voie orale et la voie vaginale ? Quand utiliser la progestérone ? Quel est le déroulement de la prise de sang pour doser cette hormone ?
Quand faire une analyse de progestérone ?
Le taux sanguin de la progestérone est un indicateur pertinent qui permet de suivre le déroulement de la grossesse en évaluant l’activité du placenta, détecter les éventuelles carences, pister la date de l’ovulation, suivre la fertilité de la femme, etc. Son dosage est donc particulièrement instructif.
Pendant la grossesse, le dosage de la progestérone dans le sang va permettre de s’assurer que son taux est stable et dans la moyenne physiologique. A partir du second trimestre de la grossesse, le dosage de la progestérone permet de jauger l’activité placentaire. En dehors de la grossesse, la progestérone sera dosée lors de la phase lutéale du cycle menstruel pour s’assurer que le taux est suffisant pour une éventuelle implantation de la grossesse.
Dans le cadre de la procréation médicalement assistée (PMA), la progestérone joue le rôle de marqueur de l’ovulation. Dans le cadre d’une fécondation in vitro, le dosage de la progestérone joue également le rôle de marqueur de l’expulsion de l’ovule par le follicule. Pour plus de détails, consultez notre article « Quand faire une analyse de progestérone ? »
Posologie et dosage de la progestérone
Le dosage de la progestérone lors de la supplémentation diffère selon le dysfonctionnement à corriger ou la pathologie à traiter. Pour soigner l’aménorrhée par exemple, la dose adulte habituelle est comprise entre 5 et 10 mg en intramusculaire pendant 6 à 8 jours consécutifs, ou 400 mg par jour pendant 10 jours par voie orale. Pour le traitement des saignements utérins anormaux sans cause connue, le médecin prescrira entre 5 et 10 mg en intramusculaire quotidiennement pour un total de six doses. Les saignements anormaux de l’utérus sont fréquents chez l’adolescente et la femme en péri ménopause.
Concernant l’insuffisance en progestérone, le médecin pourra prescrire 90 mg de gel 8% à base de progestatifs par voie intravaginale une fois par jour. Chez les femmes qui souffrent d’une insuffisance ovarienne partielle ou complète, cette dose est doublée.
Les conséquences de l’arrêt de la progestérone
La réaction du corps suite à l’arrêt d’un traitement à base de progestérone n’a pas fait l’objet d’une littérature scientifique conséquente. Toutefois, la prise de la progestérone pendant au moins 10 jours va faire mûrir la doublure de l’endomètre. Son arrêt va donc logiquement entraîner un saignement de rétraction après trois à cinq jours en dehors de la grossesse.
L’arrêt de la progestérone peut également provoquer des troubles de l’humeur et du sommeil. C’est d’ailleurs ce qui provoque la déprime chez la femme enceinte qui voit son taux de progestérone chuter brusquement. Il faut tout de même noter que l’effet de l’arrêt de la progestérone sur l’humeur et les émotions est pour l’instant seulement suspecté. D’un autre côté, l’effet calmant et sédatif de la progestérone peut provoquer un ralentissement du transit intestinal.
L’arrêt brusque peut se traduire par l’augmentation de l’activité intestinale avec des symptômes comme la diarrhée, les selles molles ou encore les douleurs abdominales.
Les médicaments à base de progestérone
Le mode d’administration des médicaments à base de progestérone n’est pas anodin. Ainsi, le médecin prescrira la voie orale dans le cas d’un traitement hormonal destiné à réguler le cycle menstruel et à soigner les troubles secondaires comme les troubles de l’ovulation, les douleurs avant les règles, les saignements abondants ainsi que les pathologies bénignes qui touchent les seins.
Les signes cliniques de la ménopause répondent favorablement à un traitement hormonal substitutif par voie orale également. Lorsque l’objectif est plutôt de favoriser l’implantation de la grossesse chez la femme en âge de procréer, le médicament à base de progestérone sera préférentiellement administré par voie vaginale. Il en est de même dans le cadre de la fécondation in vitre.
Quand utiliser la progestérone ?
La supplémentation en progestérone est prescrite par le médecin pour améliorer la fertilité de la femme, soulager les symptômes de la ménopause (en association avec les oestrogènes dans le cadre d’un traitement hormonal substitutif) ou pour pallier à toute carence éventuelle, même chez l’homme. Chez la femme qui souhaite maximiser ses chances de concevoir un bébé, la crème à progestérone est une alternative intéressante. Les capsules de progestérone restent toutefois le mode d’administration le plus courant.
Quelles que soient les indications thérapeutiques, il est important de respecter la posologie préconisé par le médecin. Des médicaments comme Utrogestan sont indiqués pour traiter le syndrome prémenstruel (SPM), les irrégularités menstruelles par dysovulation ou anovulation, les mastopathies bégnines, la préménopause, etc. Pour aller plus loin, parcourez notre article détaillé « Quand utiliser la progestérone ».
La prise de sang pour doser la progestérone
La prise de sang pour doser la progestérone est demandée par le médecin pour identifier les causes qui empêchent la femme de tomber enceinte. Le test sanguin pourra également être prescrit pour savoir si la femme a ovulé, pour évaluer la sécrétion de la progestérone par le corps jaune lors de la phase lutéale ou le placenta pendant le second trimestre de la grossesse ou encore afin de diagnostiquer une grossesse extra-utérine. La prise de sang s’effectue généralement à partir d’une veine au niveau du bras, notamment dans le plu du coude. Pour les femmes, la date des dernières règles (ou la semaine de la grossesse) doit être mentionnée. Aucune préparation préalable n’est nécessaire.