Quand chute la progestérone ?

Chez l’homme, les niveaux de progestérone restent relativement stables tout au long de la vie sans phénomène de cyclicité. Rappelons que les glandes surrénales et les testicules produisent une petite quantité de progestérone qui neutralisent les effets de l’oestradiol, un oestrogène très stimulant pour la multiplication cellulaire et qui est également produit au niveau des testicules.

Chez la femme, la progestérone est principalement sécrétée par les ovaires par le biais su corps jaune ou corpus luteum. On note également une sécrétion réduite au niveau des glandes surrénales. En cas de grossesse, le placenta prend le relais à partir du second trimestre et assure la suffisance hormonale. La concentration sanguine de la progestérone varie énormément selon la phase du cycle menstruel, le mois de la grossesse ou l’état de fertilité de la femme (ménopause ou non).

Cette hormone stéroïdienne est pistée par des dosages sanguins car elle joue le rôle de marqueur pour l’activité du corps jaune et du placenta notamment. Le manque de progestérone peut donc résulter de plusieurs causes. Pour identifier les périodes où la progestérone est à ses niveaux les plus faibles, il s’agit suivre le cycle menstruel féminin sur un plan hormonal puis présenter les chutes anormales de la progestérone.

La chute physiologique de la progestérone à la fin de la phase lutéale

Au cours des années de reproductivité, la glande pituitaire du cerveau génère des hormones (hormone folliculostimulante FSH et hormone lutéinisante LH) qui provoquent la maturité de l’ovule libéré de son follicule ovarien une fois par cycle. À mesure que le follicule se développe, il produit des hormones sexuelles, des œstrogènes et de la progestérone, qui épaississent la doublure de l’utérus en prévision à l’implantation de la grossesse.

Les niveaux de progestérone augmentent au cours de la deuxième moitié du cycle menstruel. En effet, suite à la libération de l’ovule (ovulation), un tissu ovarien que l’on appelle le corps jaune remplace le follicule et continue de produire de l’œstrogène et de la progestérone. La progestérone va faire en sorte que l’endomètre sécrète des protéines spéciales pendant la deuxième moitié du cycle menstruel pour le préparer à recevoir et à nourrir un œuf fécondé. Si l’implantation ne se produit pas, les niveaux d’œstrogènes et de progestérone chutent, l’endomètre se décompose et les règles se produisent.

En somme, en dehors de toute grossesse, les niveaux de progestérone vont chuter suite à la décomposition du corps jaune. Ce dernier a une durée de vie d’une dizaine de jours. En conséquence, la température corporelle va également baisse (juste au-dessus des 36° C) et les règles vont se produire.

La chute anormale de la progestérone

Les causes d’une concentration de progestérone anormalement basse sont encore largement méconnues. En effet, certaines études suggèrent qu’un stress intense et permanent peut interférer avec la sécrétion de la progestérone, causant ainsi l’infertilité et les fausses couches.

Il semblerait que le stress active la production du cortisol et de l’adrénaline qui réduisent les niveaux de progestérone dans le corps. D’autres études suggèrent que les xéno-hormones favorisent la dominance aux oestrogènes et la carence en progestérone. Ces hormones sont des substances synthétiques qui peuvent activer les récepteurs hormonaux. L’exposition à des substances synthétiques comme le plastique, les pesticides, les herbicides et les fongicides peut augmenter le risque d’ingérer des xéno-hormones. Les solvants, les adhésifs et certains produits de nettoyage contiennent des xéno-hormones.

Il semblerait également que les progestatifs synthétiques concourent à baisser les niveaux de progestérone naturelle dans le corps. Les hormones synthétiques comme la médroxyprogestérone peuvent réduire la quantité de progestérone circulant dans le sang chez la femme. Le développement de pilules contraceptives coïncide avec le développement des progestatifs synthétiques. La plupart des pilules contraceptives contiennent un progestatif synthétique qui pourrait occuper et bloquer les récepteurs de la progestérone dans le corps entraînant ainsi une carence en progestérone.

Enfin, certaines études suggèrent que l’exercice physique trop intense peut impacter négativement l’équilibre hormonal, notamment en baissant la concentration sanguine de la progestérone. La sédentarité n’est pas la solution à ce problème. Il s’agit plutôt de modérer l’intensité de ses exercices physiques pour maintenir la progestérone à des niveaux physiologiques. On recommande une activité physique trois à cinq fois par jour pendant 30 à 69 minutes.