Ménopause : symptômes et effets secondaires du THS

Souvent appréhendée dès la fin de la trentaine, la ménopause est un phénomène physiologique qui survient avec son lot de signes cliniques plus ou moins intenses, plus ou moins fréquents et plus ou moins durables.

Entouré de mythes et de légendes urbaines, la ménopause reste avant tout une nouvelle étape de la vie d’une femme, une étape qui fait suite à l’arrêt de la production des hormones sexuelles (estrogènes et progestérone) par les ovaires. Le diagnostic de la ménopause est essentiellement clinique. Il se base d’abord sur l’aménorrhée (l’absence des règles) pendant au moins 12 mois (en l’absence de grossesse).

Progressif et étalé sur plusieurs mois, voire plusieurs années, cet arrêt est loin d’être brutal. En effet, les cycles s’allongent progressivement jusqu’à l’arrêt définitif des règles. Le diagnostic de la ménopause peut être compliqué par la suspicion d’une pré-ménopause. Pour trancher, le médecin pourra effectuer un dosage hormonal sanguin afin de vérifier l’état d’activité des ovaires.

Avant la prise de sang, la femme doit arrêter la pilule ou toute autre méthode contraceptive hormonale pendant quatre à six semaines pour ne pas fausser les résultats. La ménopause s’accompagne de nombreux symptômes, et le traitement hormonal de substitution (THS) de plusieurs effets secondaires. Tour d’horizon des désagréments de la ménopause et de son traitement !

Les nombreux symptômes de la ménopause

Plus de 10 millions de femmes sont concernées par la ménopause et ses nombreux signes cliniques en France. Conséquence du vieillissement des ovaires puis d’un bouleversement hormonal qui survient autour de la cinquantaine, la ménopause est provoquée par une carence hormonale qui cause divers symptômes intérieurs et extérieurs redoutés par les femmes :

  • Les bouffées de chaleur : ce sont les premiers symptômes de la ménopause. Elles affectent près de 3 femmes sur 4 à partir de 48 ans et peuvent survenir jusqu’à une décennie après la ménopause, et plusieurs années avant. Leur intensité tendrait à diminuer avec l’âge. Ces montées de chaleur touchent surtout le visage, mais peuvent aussi toucher le cou et la poitrine avec des sueurs nocturnes typiques et des frissons. Elles surviennent de manière brusque, de jour comme de nuit, et leur fréquence varie de quelques poussées de chaleur par mois à plusieurs poussées par heure. Des vertiges, des fourmillements, des palpitations et des épisodes d’angoisse peuvent également survenir en même temps ;
  • La prise de poids : une grande majorité de femmes, la quarantaine bien entamée, se plaignent d’une prise de poids de quelques kilos. « La ménopause est une période critique où chaque kilo pris sera ensuite difficile à perdre », explique le docteur Serge Rafal. En effet, le métabolisme se ralentit progressivement et la carence en estrogène favorise l’accumulation de la graisse, ce qui se traduit par une surcharge pondérale au niveau du ventre. Sans activité physique, les effets de la carence hormonale sur le poids s’amplifient et les compulsions alimentaires font leur apparition (envie de sucre et de gras notamment) ;
  • La fatigue ou l’asthénie : elle se manifeste par un manque anormal d’énergie qui rend l’effort physique ou mental particulièrement laborieux. La carence en œstrogènes cause l’exténuation et complique l’exécution de tâches simples. Les difficultés de concentration, les troubles de l’humeur (nervosité, irritabilité, dépression modérée) et les troubles du sommeil (insomnie et somnolence diurne) peuvent accompagner ces épisodes de fatigue. Environ deux tiers des femmes se plaignent de la dégradation de la durée et de la qualité du sommeil pendant la ménopause. Les réveils se font généralement au milieu de la nuit avec des bouffées de chaleur, des angoisses et même des réflexions dépressives sur la vieillesse, la maladie, les enfants, etc. ;
  • La dépression et les troubles de l’humeur : elle touche surtout les femmes qui sont déjà fragiles psychologiquement. Une femme sut 5 en période de péri-ménopause et une femme sur trois en ménopause souffre de dépression. Les hormones sexuelles sont reliées aux centres nerveux et régulent l’humeur. Leur chute entraîne des épisodes de déprime alimentés par le stress des bouffées de chaleur et la fatigue ;
  • La baisse la libido : plus de 50% des femmes se plaignent de sécheresse vaginale (baisse de la lubrification naturelle), de douleurs au moment des rapports et d’une baisse de la sensibilité clitoridienne ;
  • Le vieillissement accéléré de la peau : c’est un processus normal qui se voit toutefois accentué par la ménopause. En effet, la peau devient moins tonique et des taches brunes et des ridules apparaissent, alimentant davantage les troubles de l’humeur de la femme. La chute hormonale tarit les sécrétions sébacées et le collagène du derme s’amenuise.

Les effets secondaires du traitement hormonal de substitution

Tous les traitements médicamenteux comportent des risques et des effets secondaires. Les traitements hormonaux comme le THS sont particulièrement concernés. Le médecin traitant doit prendre le temps d’expliquer très explicitement les risques liés au THS à la patiente ménopausée. Ces derniers doivent être pondérés et contextualisés par les antécédents familiaux de la femme (cancer du sein, maladies cardiovasculaires…). Voici un résumé synthétique des risques du traitement par les hormones substitutives :

  • Développer un cancer du sein : le THS va logiquement prolonger l’exposition de la femme aux estrogènes. La femme traitée affiche un risque supérieur par rapport à une femme non traitée. Le risque augmente avec la durée du traitement mais disparait 5 ans après l’arrêt de la prise hormonale ;
  • Développer un cancer de l’endomètre : ce risque augmente en cas de traitement les œstrogènes sans association à un progestatif. La combinaison estrogène-progestérone pendant au moins 10 jours par mois annule ce risque ;
  • Le cancer de l’ovaire : certaines études non confirmées font état d’une légère augmentation du risque de développer un cancer de l’ovaire avec le THS ;
  • Le risque cardiovasculaire : le THS augmente le risque d’infarctus du myocarde et d’AVC. Le risque est d’autant plus élevé que la femme ménopausée est âgée ;
  • Le risque thrombo-embolique veineux : le THS augmente le risque de phlébite et d’embolie pulmonaire, notamment pendant la première année du traitement.