Plantes pour la ménopause : focus sur le yam

L’arrêt des règles, la cessation de l’ovulation et la fin de la sécrétion des hormones sexuelles par les ovaires sont les principaux signaux de la ménopause.

Une femme est médicalement ménopausée lorsqu’elle n’a pas eu de menstruations pendant 12 mois consécutifs. En d’autres termes, le début de la ménopause ne peut être établi que de manière rétrospective. Cette nouvelle étape de la vie d’une femme sur la fin de la quarantaine ou le début de la cinquantaine s’accompagne le plus souvent par des signaux qui peuvent dans certains cas compromettre la qualité de la vie et le confort au quotidien.

Si certaines femmes ne souffrent que d’une légère baisse de la libido, de quelques épisodes de stress et d’angoisse sans gravité, de légères douleurs articulaires et de sueurs nocturnes, d’autres accusent une véritable cascade de symptômes particulièrement handicapants comme les bouffées de chaleur, la sécheresse vaginale, les troubles de l’humeur (irritabilité et nervosité), l’atrophie de la muqueuse génitale et des troubles du sommeil.

Les traitements hormonaux pour la ménopause (THM et THS) provoquent toujours des débats passionnés au sujet de leurs effets secondaires, contre-indications et les risques de complications qu’ils induisent (cancer de l’utérus, cancer du sein, phlébite et accident vasculaire cérébral). C’est donc tout naturellement que les alternatives naturelles comme les plantes pour la ménopause suscitent l’engouement des femmes concernées.

Focus aujourd’hui sur le yam ou l’igname sauvage, une plante indiquée pour soulager les symptômes de la ménopause mais est-ce bien vrai

Ce qu’il faut savoir sur le yam ou l’igname sauvage

Connue sous les appellations d’igname velue, de dioscorée, de yam ou encore de wild yam, l’igname sauvage est une plante vivace rampante que l’on retrouve surtout au centre de l’Amérique du Nord et au Mexique. On retrouve également des espèces du genre Dioscorea en Amérique Latine et en Asie.

Surtout cultivées pour leurs tubercules comestibles, ces plantes sont aussi prisées pour leurs racines et rhizomes séchés qui affichent des propriétés médicales remarquables. Notons que les patates douces que l’on retrouve dans le commerce appartiennent au même genre botanique que l’igname sauvage.

Du temps des Aztèques, le yam tenait une place importante dans la médecine traditionnelle. Il était par exemple utilisé pour le traitement des rhumatismes sévères et servait d’analgésique local. En Amérique Centrale, le yam était déjà considéré comme le principal remède contre les troubles menstruels et ovariens ainsi que pour le soulagement des nausées liées à la grossesse. En Amérique du Sud, le yam servait surtout de facilitateur d’accouchement et de traitement préventif contre les fausses couches. Enfin, les Chinois prêtaient à l’igname sauvage un rôle dans le traitement des problèmes urinaires et dans la stimulation de la production de la bile.

Aujourd’hui, certains de ces usages persistent mais ils sont minoritaires : le yam est désormais associé au traitement des symptômes de la ménopause.

Le yam contre la ménopause

Encore une fois, nous insistons sur le fait que par honnêteté, nous désirons informer des études récentes en la matière, même si nous les considérons nous même comme probablement inexactes. Le Yam étant utilisé depuis des siècles par diverses cultures, et des millions de femmes l’ayant déjà utilisé dans des produits, avec des résultats (autrement elle ne recommanderaient pas de produits), un constat s’impose: les études sur le Yam ont elles été réalisées de manière objective et par qui ont elles été financées?

Toujours est il que la transparence ne fait pas de mal et, à l’inverse d’autres sites ventant les produits à base de progestérone, il nous semble important de proposer à nos visiteurs toutes les informations nécessaires.

Avant de développer l’utilisation moderne du yam, il faut préciser que les usages médicaux cités précédemment n’ont jamais fait l’objet d’une reconnaissance officielle par les autorités qui font loi dans le domaine de l’herboristerie comme la Commission E ou encore l’ESCOP.

La médiatisation du yam remonte aux années 1940 lorsque le chercheur Russell Marker avait réussi à isoler de la diosgénine et de la dioscine dans la plante. Ces éléments servaient alors à fabriquer la DHEA, la progestérone et l’œstrogène, des hormones difficiles à produire à l’époque. C’est cette découverte qui a fait émerger la fabrication industrielle de la pilule contraceptive.

Aujourd’hui, l’igname sauvage est largement utilisée par les fabricants de compléments alimentaires qui laissent entendre que la plante est source de progestatif et de DHEA (ou déhydroépiandrostétone, une hormone stéroïdienne) et qu’elle est donc efficace pour soulager les symptômes de la ménopause.

Ces assertions sont toutefois loin d’être corroborées sur le terrain clinique :

  • Une étude préliminaire croisée non concluante a été menée auprès de 23 femmes. En mettant en concurrence une crème à base d’igname sauvage et une crème placebo, les chercheurs n’ont relevé aucune différence notable des deux substances sur les signes de la ménopause ou sur les concentrations hormonales ;
  • Aucune donnée réelle ne permet d’appuyer certaines allégations faites par les fabricants de compléments alimentaires à base de yam comme l’augmentation du volume des seins, prévention de l’ostéoporose ou encore stimulation de la fonction sexuelle.