La ménopause n’est pas un phénomène physiologique brusque qui survient du jour au lendemain. C’est un long processus qui commence par la fluctuation puis la baisse progressive de l’activité ovarienne, perceptible par la volatilité du taux des hormones sexuelles que sont les estrogènes et la progestérone.
Avant d’être ménopausées, les femmes vivent une période de transition hormonal plus ou moins longue que l’on appelle la pré-ménopause. Comme la ménopause, elle peut être particulièrement discrète avec peu ou pas de signes cliniques ressentis, ou au contraire s’accompagner de symptômes gênants voir handicapants.
Qu’est-ce que la pré-ménopause ? A quel âge commence-t-elle ? Quels sont ses symptômes ? Comment l’accompagner par un traitement naturel ?
Qu’est-ce que la pré-ménopause ?
« On appelle pré-ménopause la période qui a lieu 2 à 5 ans avant la ménopause », explique le docteur David Elia, gynécologue à Paris. « Elle correspond au dérèglement du fonctionnement des ovaires alors que ceux-ci ont fonctionné parfaitement depuis la puberté ».
Statistiquement, la pré-ménopause survient à l’âge moyen de 45 ans, mais elle peut très bien commencer au début de la quarantaine, voire vers 50 ans pour les femmes qui auront une ménopause tardive. Elle se traduit principalement par une production anarchique des hormones ovariennes (œstrogènes et progestérone), ce qui perturbe les cycles menstruels.
Qu’est-ce qui permet au médecin de diagnostiquer la pré-ménopause ?
- L’absence d’ovulation ou une ovulation de mauvaise qualité ;
- Des cycles menstruels qui se rallongent ou se raccourcissent ;
- Inconfort au niveau des seins et de l’utérus, principaux récepteurs des hormones sexuelles : lorsque les ovaires produisent trop d’estrogènes pendant la pré-ménopause, les seins sont gonflés et douloureux et les règles sont particulièrement abondantes. On peut également observer le gonflement de certaines parties du corps. Si au contraire les ovaires ne produisent plus assez d’œstrogène, la pré-ménopause causera alors l’absence ou le retard des règles ainsi que des bouffées de chaleur principalement localisées au niveau du visage.
L’intérêt d’un bon diagnostic est double : il permettra de prescrire le bon traitement à la patiente pour soulager les symptômes douloureux, mais pas seulement. « Si le diagnostic de la ménopause est posé alors que la femme est seulement en pré-ménopause, le traitement de la ménopause est alors instauré trop tôt. La femme risque d’avoir trop d’hormones avec comme conséquences des règles hémorragiques, des seins gonflés et une prise de poids », explique le docteur Elia.
Faut-il traiter la pré-ménopause ?
Certaines femmes vont avoir une pré-ménopause plutôt « tranquille », sans grosses bouffées de chaleur et sans règles douloureuses, tandis que d’autres devront composer avec des signes cliniques gênants qui peuvent altérer la qualité de vie au quotidien. C’est dans cette situation qu’un traitement sera envisageable par le médecin.
La femme qui vit une pré-ménopause difficile dispose de deux options :
- Les comprimés de progestérone à prendre 10 ou 20 jours par mois en fonction de la nature, de l’intensité et de la fréquence des symptômes ;
- La pilule pour les femmes qui n’ont pas d’autres facteurs de risque que leur âge. Il s’agit des femmes non-fumeuses qui ne sont pas en surpoids, qui ne souffre pas ni de cholestérol ni d’hypertension artérielle et qui n’ont aucun antécédent veineux. La pilule sera alors prescrite jusqu’à l’arrivée de la ménopause.
Attention : comme dans la ménopause, il s’agira de respecter le principe de la dose minimale pendant la durée la plus courte possible, conformément aux recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS), notamment en ce qui concerne les estrogènes.
Les trois phases de la pré-ménopause
La Société Français d’Endocrinologie définit trois phases successives dans la pré-ménopause :
- La phase folliculaire courte : elle commence au début de la quarantaine, vers l’âge de 41 à 43 ans. Elle s’accompagne d’un raccourcissement de la durée des cycles menstruels et de la phase folliculaire qui passe à 10 jours ou moins.
- La phase du corps jaune inadéquat : les cycles s’allongent avec des ovulations tardives. Le déséquilibre hormonal favorise le syndrome prémenstruel (œdème) et l’hyperplasie. Cela explique l’apparition fréquente d’une mastopathie bénigne, d’une hyperplasie de l’endomètre et de fibromes utérins ;
- La phase d’anovulation : les fluctuations volatiles de l’estrogène E2 peuvent aboutir à des hémorragies de privation irrégulières et espacées.
Choisir un traitement naturel pour la pré-ménopause
A moins de souffrir de symptômes très intenses et douloureux au point de compromettre sérieusement le sommeil et l’activité au quotidien, la femme qui vit une pré-ménopause peut recourir à des substances naturelles pour calmer les signes cliniques. Nous vous proposons dans cette partie quelques options qui pourront remplacer ou compléter un traitement hormonal en concertation avec votre médecin. Nous avons pris soin de sélectionner uniquement les produits naturels pour contrer la pré-ménopause et qui ont fait l’objet d’essais cliniques satisfaisants. N’hésitez pas à demander conseil à votre médecin ou pharmacien.
Les bouffées de chaleur sont indubitablement les symptômes les plus répandus, que ce soit pendant la pré-ménopause, la péri-ménopause ou la ménopause en elle-même.
Pour les calmer, les isolflavones de soja, la sauge, l’alfalfa et l’actée à grappe sont conseillés. Les isolflavones de soja sont d’ailleurs également indiqués pour soigner et prévenir la peau terne, fine, sèche et ridée. Pour les cystites, la canneberge et la busserole feront l’affaire. Le Millepertuis aide à soigner les troubles de l’humeur comme l’anxiété, le stress, l’irritabilité et la nervosité. La valériane et le Kava vous aideront à réguler votre cycle du sommeil. Enfin, le thé vert et le Guarana sont indiqués pour limiter la prise de poids.
Les symptômes qui ont trait aux troubles du sommeil et de l’humeur peuvent également être neutralisés par une pratique sportive régulière, des techniques de méditation ou encore pratiquer une séance de luminothérapie à faire à la maison pour réguler son sommeil et prévenir le fameux coup de blues de l’hiver. Votre médecin pourra vous prescrire des antidépresseurs pour en finir avec la dépression modérée qui peut accompagner la pré-ménopause ou la ménopause.