Les rapports conflictuels entre hormones et ménopause sont au cœur du quotidien des quelque 400 000 femmes qui parviennent à l’âge de la ménopause chaque année en France. Certaines manifestations cliniques et biologiques évoquent l’arrivée de cette nouvelle étape de la vie qui signe l’arrêt du fonctionnement des ovaires.
On estime que l’âge de la survenue de la ménopause est de 51 ans, avec toutefois des fluctuations d’une femme à l’autre (de 40 à 55 ans). Après la péri-ménopause qui dure en moyenne 3 à 4 ans et qui connait un ralentissement plus ou moins rapide du fonctionnement physiologique des ovaires, la ménopause entraîne l’arrêt définitif des règles ainsi qu’une batterie de signes plus ou moins incommodants. Il s’agit entre autres des bouffées de chaleur, des douleurs articulaires, des sueurs nocturnes, de l’atrophie de la muqueuse génitale, de la baisse de la libido et de la sécheresse vaginale mais aussi des troubles de l’humeur et du sommeil comme l’irritabilité, la nervosité et l’insomnie.
Pour contrer ces symptômes parfois handicapants, certaines femmes n’envisagent pas le traitement hormonal substitutif à base d’œstrogène et de progestérone(THS) et se dirigent plutôt vers les hormones naturelles ou phytohormones.
Les hormones naturelles pour ménopause en remplacement ou en complément du THS/THM ?
Bien que le sujet fasse encore l’objet d’un débat dans la sphère médicale, il est aujourd’hui largement admis que le traitement phytothérapique qui associe phyto-estrogènes et phyto-progestagènes est une alternative viable au traitement hormonal classique. Certains médecins peuvent le prescrire en complément d’un THM ou THS pour diminuer la dose et le temps de prise de ces traitements ou faire un sevrage progressif sur 3, 6 ou 9 mois.
Si les hormones naturelles sont plutôt efficaces contre les montées de chaleur, les sueurs nocturnes et la sécheresse vaginale, leur intérêt est plus que limité pour ce qui est de la prévention de l’ostéoporose.
Quels sont les inconvénients des hormones naturelles pour ménopause ?
Comme tous les médicaments, les hormones naturelles pour ménopause ne sont pas sans conséquences, notamment en cas de contre-indications ou de possibles effets secondaires. Ainsi, des doses non maitrisées ou un traitement trop prolongé à base d’isoflavones de soja (phyto-estrogènes) associées à un excès de soja dans l’alimentation expose à un apport trop important en molécules actives.
Le surdosage est d’autant plus grave pour la femme qui souffre d’un dysfonctionnement thyroïdien. En effet, les isoflavones de soja perturbent le métabolisme des hormones thyroïdiennes ainsi que la levothyroxine, médicament prescrit pour le traitement de l’hypothyroïdie. Comme pour le THS, le traitement de la ménopause par les hormones naturelles est contre-indiqué pour les femmes ayant eu un cancer du sein.
Certains médecins évitent également de prescrire les hormones naturelles aux femmes qui ont vécu un accident thromboembolique récent.
Où trouver un traitement hormonal naturel pour la ménopause ?
Les hormones naturelles de type phyto-oestrogènes pour le traitement de la ménopause se retrouvent dans le soja qui reste le principal aliment plébiscité par les femmes qui souhaitent atténuer les effets des symptômes de la ménopause sans médication. On en trouve également dans le houblon, la sauge, le lin, le trèfle rouge, l’actée en grappe, le kudzu ou encore la luzerne. Pour ce qui est des phyto-progestérones, on les retrouve principalement dans le gattilier et l’alchémille. Contrairement à ce que l’on peut parfois lire sur des magazines féminins, le yam et l’igname ne contiennent pas d’hormones naturelles pour la ménopause.
Ceci étant dit, il est également possible de prendre les hormones naturelles pour la ménopause sous forme de compléments alimentaires avec l’aval de votre médecin traitant. En effet, seul un praticien averti saura vous conseiller sur les doses et la durée du traitement.
Pour conclure, n’oubliez pas que la prise d’un traitement hormonal pour contrer les symptômes de la ménopause est une décision personnelle qui se prend en concertation avec votre médecin traitant. Si vos symptômes ne vous gênent pas outre-mesure dans la vie quotidienne, ne prenez pas de traitement hormonal.
Les hormones féminines sont les hormones qui exercent le plus de fonctions dans l’organisme. Il faut donc veiller à l’adéquation des doses et éviter le surdosage qui peut augmenter le risques de développer des pathologies osseuses, cardiovasculaires ou encore cérébrales.
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