Estrogène, progestérone et ménopause… Ce triptyque devient central dans la vie de la femme ménopausée.
Aujourd’hui encore, le service médical rendu par le traitement hormonal de la ménopause reste sujet à de nombreux débats entre praticiens, dans la mesure où l’arbitrage entre ses bienfaits et ses effets secondaires diffère grandement d’une femme à l’autre, et parfois d’un médecin à l’autre. Et lorsque l’on sait que parmi les effets secondaires figure l’augmentation des risques de développer un cancer du sein ou de l’utérus, un infarctus du myocarde, une phlébite ou encore un accident vasculaire cérébral (AVC), le principe de prudence prend tout son sens.
Si la concertation avec le médecin est indispensable, le choix de suivre un traitement hormonal reste personnel, en fonction de l’intensité des symptômes liés à la péri-ménopause et à la ménopause comme les bouffées de chaleur, la sécheresse vaginale, l’atrophie de la muqueuse génitale, les douleurs articulaires aiguës, la baisse de la libido, les sueurs nocturnes, les troubles de l’humeur comme l’irritabilité et la nervosité, la prise de poids ou encore les troubles du sommeil.
Si la femme ménopausée voit sa qualité de vie se dégrader à cause de symptômes handicapants, elle peut envisager un traitement hormonal en concertation avec son médecin.
Le traitement hormonal contre la ménopause : d’abord une question d’arbitrage
Faut-il prendre des hormones contre la ménopause ? Tout est une question d’arbitrage. Quoi qu’il en soit, la décision revient à la femme ménopausée après une longue concertation avec son médecin traitant qui est dans l’obligation de présenter clairement les risques et les effets secondaires.
Une femme qui ne souffre que de légères bouffées de chaleur ou d’une insomnie légère n’a pas à suivre un traitement hormonal de type THM ou THS. En effet, le service médical rendu dans ce cas est faible comparativement aux risques. En France, une femme sur trois suit un traitement hormonal de la ménopause, ce qui reste particulièrement élevé.
Conformément aux dernières recommandations de la Haute autorité de santé en France, le traitement hormonal de la ménopause (ou le traitement hormonal substitutif) doit être administré à une dose minimale et pendant la durée la plus courte possible. Le médecin procédera ainsi à une évaluation sur une base annuelle (au moins) pour se prononcer sur la pertinence de prolonger le traitement hormonal. Si le résultat est incertain, il pourra prescrire un arrêt temporaire pour juger de l’intensité des symptômes après une année de traitement. Si la qualité de vie de la femme ménopausée est au beau fixe, cet arrêt temporaire pourra se transformer en arrêt définitif.
L’autre astuce pour ajuster la dose et limiter les risques consiste à se laisser guider par le sein. La dose optimale de THM ou THS ne doit pas donner lieu à une hypersensibilité mammaire.
Ce qu’il faut savoir sur le traitement hormonal de substitution (THS)
Le traitement via les hormones de substitution pendant la ménopause consiste à remplacer progressivement l’estrogène et la progestérone naturelle produite par les ovaires par un traitement hormonal sous forme de comprimés, de patch, de gel ou de solution nasale.
En effet, les ovaires cessent de fonctionner au moment de la ménopause, provoquant ainsi une chute de la concentration hormonale en oestrogènes et en progestatifs. La prise doit impérativement associer les deux hormones : la prise de l’estrogène sans progestérone augmente dangereusement le risque de développer un cancer de l’utérus.
Le traitement par hormones substitutives sera prescrit par le spécialiste lorsque la femme ménopausée souffre de symptômes climatériques incommodants qui entament sa qualité de vie au quotidien. Comme tout traitement hormonal, le THS n’est pas sans risque sur la santé de la femme. Il est contre-indiqué pour les femmes ayant un antécédent personnel de cancer du sein.
Même en l’absence de pareil antécédent, l’administration de ce traitement augmente le risque de développer :
- Une phlébite ;
- Une embolie pulmonaire ;
- Un infarctus du myocarde ;
- Un accident vasculaire cérébral (AVC).
Il reste à noter que les risques de développer un cancer se démultiplient lorsque le traitement en hormones de substitution s’étale sur une durée supérieure à 5 ans.
Quid des hormones naturelles pour contrer les effets de la ménopause ?
En dépit de polémiques au sujet de leur efficacité, les hormones naturelles sont aujourd’hui largement considérées comme des alternatives viables aux traitements THS/THM pour limiter les effets handicapants de la ménopause. Toutefois, elles ne sont d’aucune utilité dans la prévention de l’ostéoporose contrairement aux traitements classiques.
On retrouve les phyto-estrogènes dans le houblon, la sauge, le lin, le trèfle rouge, l’actée en grappe, le kudzu, la luzerne mais aussi et surtout dans le soja.
Les phyto-progestérones sont abondantes dans le gattilier et l’alchémille.
Avec l’aval de votre médecin traitant, vous pouvez également appuyer votre apport en hormones naturelles par des compléments alimentaires. Respectez scrupuleusement les doses prescrites par le médecin.
Les hormones naturelles pour la ménopause ne sont pas exemptes d’effets secondaires. Elles sont d’ailleurs contre-indiquées pour les femmes qui souffrent d’un dysfonctionnement thyroïdien et ou qui ont un antécédent de cancer du sein.
De nombreux praticiens élargissent le champ des contre-indications aux femmes qui ont subi un accident thromboembolique récent. Encore une fois, le côté « naturel » de ces hormones n’exonère pas d’un suivi méticuleux des doses administrées. Si vos symptômes ne sont pas particulièrement sévères, évitez d’en prendre.
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